« Il y a aussi cette remise en cause de la laïcité et cette montée préoccupante des communautarismes. Le racisme, l’antisémitisme, l’intolérance, les actes anti-musulmans ou anti-chrétiens, l’homophobie gagnent du terrain.
« Lorsque nos valeurs vacillent, c’est la République qui recule.
« Nous sentons bien, également, que notre pays se fragmente entre les gagnants et les perdants de la mondialisation.
« Dans les périphéries, les villes moyennes, les petites villes, les espaces ruraux, la vie de tous les jours se dégrade. Des usines se délocalisent, des exploitations agricoles disparaissent, des emplois sont détruits. Des familles sont obligées d’aller vivre toujours plus loin des centres-villes. Les trajets en voiture s’allongent et coûtent cher. Les opportunités professionnelles se réduisent, alors que la pauvreté, la précarité s’étendent.
« Il y a aussi ces quartiers devenus de véritables ghettos urbains, où l’échec de l’urbanisme dicte bien souvent l’échec social. Très souvent, les trafics, la drogue, les petits caïds, malgré l’engagement des maires, tentent d’y imposer leur loi, en faisant régner la peur.
« Là encore, c’est la République qui recule.
« Oui, des citoyens se sentent abandonnés. Alors, de plus en plus nombreux, ils se replient sur eux-mêmes. Ils se désintéressent du débat public, car ils n’y croient plus.
« Et si certains font le choix du repli, c’est aussi parce que la République n’a pas su tenir ses promesses. »