Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 16 septembre 2014 à 15h00
Politique générale — Lecture d'une déclaration du gouvernement

Laurent Fabius, ministre :

« Aujourd’hui, je sais qu’en m’adressant à vous je m’adresse à l’ensemble des Français. Je sais que, très souvent, ils n’y croient plus. Ils se disent : “À quoi bon ?”, et ils nous disent : “Ce spectacle de la politique politicienne nous afflige”. Je sais aussi que, pour vous, élus de la République, le climat des dernières semaines, fait d’indignité, de narcissisme, d’irresponsabilité, rend la tâche encore plus lourde. §

« La force d’un engagement politique, la force de l’engagement d’une vie, l’exemplarité qu’il impose, je sais ce que cela représente, je sais ce que cela représente pour vous.

« Cette passion que nous avons tous de la France, cette passion de l’engagement, cette passion de servir, c’est ce qui nous fait tenir, c’est ce qui me fait tenir.

« Et, face à la responsabilité qui m’a été confiée, je sais quelle est ma mission. Ma seule mission, c’est d’avancer, avancer contre vents et marées, guidé par une infinie bienveillance pour les Français, guidé par ma passion de la France et le sens de l’État, avancer et gouverner – n’en doutez pas un seul instant – dans la durée.

« Notre mission, notre responsabilité, c’est de ne pas laisser nos concitoyens tourner le dos à la République ; c’est de considérer chacun ; c’est de faire confiance pour redonner confiance.

« C’est de permettre partout, en métropole et dans les outre-mer, ou à l’étranger, à chaque Français, chaque enfant, chaque étudiant, chaque salarié, chaque retraité, de bénéficier concrètement du progrès, cette belle idée du progrès.

« Notre pays est riche de tous ses talents, de sa jeunesse, mais aussi de tous ces bénévoles engagés dans les associations qui font la force de notre tissu social. C’est aussi cela, la générosité et l’optimisme des Français.

« Alors, je vous invite à défier la fatalité, les pronostics, les idées reçues qui, à l’étranger ou dans cet hémicycle même, voudraient que notre pays soit incapable de se réformer et de se redresser.

« La France n’est pas condamnée à être la nation la plus pessimiste pour peu que nous tordions le cou à la mélodie décliniste.

« Questionner, débattre, porter la contradiction, tout cela est légitime. Le dialogue, notamment ici, au Parlement, c’est la démocratie. Et, moi, je veux dire à la majorité que ce qui nous unit est bien plus fort que ce qui nous distingue §: c’est une gauche moderne, qui a le courage de gouverner, le courage de réformer. Soyons-en fiers ! Et je veux dire aussi à l’opposition que je considère l’écoute et le respect comme des principes fondamentaux pour l’accomplissement de notre mission. »

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