… qui souhaitait une nouvelle carte géopolitique de la région. Il s’était opposé à cette guerre et avait refusé d’y entraîner la France. C’est tout à la fois inspirée de ce message d’indépendance de l’époque et animée de cette volonté de paix à long terme pour la région que la France doit agir aujourd’hui.
Dans ce contexte, il importe que notre pays engage un dialogue sincère et exhaustif avec la Turquie, très sensible à la question du Kurdistan. Ce pays connaît, lui aussi, les affres du terrorisme. Par ailleurs, il doit gérer l’afflux de milliers de réfugiés syriens qui fuient le régime de Bachar Al-Assad, mais parmi lesquels peuvent se cacher des membres de groupuscules terroristes.
L’Europe doit aussi se préoccuper des problèmes des réfugiés en Turquie. Nous l’avons vu hier soir avec cette grave affaire des djihadistes français qui transitent aussi par la Turquie. Nous aurons l’occasion de réinterroger le Gouvernement à ce sujet.
À la lumière de ces nouveaux transits, qui mêlent réfugiés entrants et djihadistes en partance, l’Union européenne doit rapidement reconsidérer sa politique des frontières. L’espace Schengen a été créé en temps de paix. La guerre contre le terrorisme est une bataille de longue haleine. Il faut que les Européens s’adaptent à cette nouvelle situation. Les pays européens doivent, ensemble, réexaminer la pertinence des accords de Schengen dans cette situation de terrorisme dirigée contre la communauté européenne, notamment à l’encontre de ceux qui participent à la lutte contre l’Europe.
Si nous soutenons le Gouvernement sur le principe d’intervention de nos forces aériennes en Irak, je voudrais rappeler qu’aucune politique de défense ne pourra se substituer à la mise en place d’une diplomatie globale au Moyen-Orient, que ce soit dans la résolution des conflits entre la Palestine et en Israël – ce conflit dure depuis l’année de ma naissance –, ou en Syrie, en Libye et en Irak.
Par ailleurs, plus que jamais, la France a besoin d’être rassemblée et unie dans cette épreuve. Notre première réponse aux menaces est l’unité nationale. Aussi, ne comptez pas sur nous pour attiser les polémiques : la France n’en souffre que déjà trop.