Ce sont 9 000 à 12 000 hommes en moyenne qui ont été simultanément engagés en opérations lors des dix dernières années. C’est un effort considérable, et je rends hommage, une fois de plus, à nos militaires et à nos armées.
Notre engagement fort sur la bande sahélo-saharienne – l’opération Serval, puis désormais le dispositif régionalisé Barkhane – est salué de tous. Mais nous savons que le travail n’est pas fini, en particulier en Libye. Sera-ce notre prochain théâtre d’engagement ? Nous l’avons dit dès la fin 2012 à l’occasion d’une mission, et répété en 2013 dans nos deux rapports Chevènement-Larcher : dans le sud de la Libye prolifère un cancer terroriste qu’il faut aussi traiter. Le président Hollande en a fait une priorité lors de son discours à la conférence des ambassadeurs. Tout cela pose à l’évidence la question de nos possibilités, de notre degré d’engagement et du « partage des tâches » avec nos alliés et partenaires.
Deuxième enjeu, notre appréciation autonome de la situation, notre capacité à nous engager en premier et notre autonomie stratégique, qui sont le socle de notre souveraineté. Elles doivent être absolument préservées.
Troisième enjeu, les moyens de nos services de renseignement doivent aussi être confortés. C’est vrai tant pour démanteler les filières de recrutement des combattants étrangers sur le plan intérieur, que pour affaiblir, à l’extérieur, l’ennemi là où il se trouve. La délégation parlementaire au renseignement s’est unanimement prononcée, monsieur le président de la commission des lois, pour une consolidation législative du cadre juridique des services de renseignement.