… mais il était question d’une opération ponctuelle ! Nous sommes au début d’un processus qui sera long, parce qu’il faut aider les forces irakiennes à reconquérir leur territoire et ne pas se substituer à elles. Je le répète donc : il n’y aura pas d’engagement de forces au sol.
Quant à la participation de nos voisins européens, la Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas ont dès à présent montré leur intention d’être potentiellement intervenants. Laissons les débats suivre leur cours dans ces pays et n’anticipons pas sur leur décision finale. D’autres États ont pris d’autres postures. Ainsi l’Allemagne parle de livraison d’armes à un pays confronté au combat, ce qui est une première. D’autres pays européens sont aussi membres de la coalition. Néanmoins, pour être acteur dans une intervention de type aérien, il faut en avoir les moyens. Or beaucoup de pays ne les ont pas aujourd'hui.
Une question m’a été posée sur la Turquie. Le président Erdogan a fait un choix très clair, même s’il a été un peu retenu en raison des quarante-huit otages turcs à Mossoul, lesquels ont été libérés. Il a annoncé hier au Président de la République sa détermination à être acteur dans l’ensemble de l’opération. C’est aussi le cas du Qatar. Peut-être y a-t-il eu à un moment donné quelques complaisances, mais aujourd'hui les choses sont très claires.
En raison de l’actualité, je raccourcirai un peu mon propos, mais je souhaite néanmoins évoquer la question des OPEX et des financements.
Tout d’abord, notre participation militaire s’appuie sur nos forces prépositionnées sur la base Al Dhafra à Abou Dhabi : y sont en permanence présents six Rafale, un Atlantique et un avion ravitailleur. C’est donc un prépositionnement opportun. La loi de programmation militaire et le Livre blanc avaient fixé à nos forces, en particulier aériennes, cette mission. J’avais veillé à ce qu’on préserve le site d’Al Dhafra, tout à fait utile en cette période.
Mais pour ne pas mettre le ministère de la défense en difficulté, il ne doit pas y avoir d’ambiguïté sur les OPEX. Ce n’est pas le montant des OPEX inscrit dans la loi de programmation militaire qui est essentiel. En effet, si vous inscrivez – comme nous l’avons fait, et nous en avons beaucoup discuté en commission – un montant significatif dans l’enveloppe sanctuarisée de 31, 4 milliards d’euros, les investissements seront moindres d’autant.