Intervention de Gérard Larcher

Réunion du 1er octobre 2014 à 15h00
Allocution de m. le président du sénat

Photo de Gérard LarcherGérard Larcher, président :

Mes chers collègues, je retrouve en cet instant l’émotion que j’évoquais hier après-midi devant les membres de mon groupe, cette émotion qui ne m’a jamais quitté : m’exprimer devant vous, devant cette assemblée qui est au cœur de ma vie publique et de mon engagement, m’émeut comme au premier jour.

Je m’adresse tout particulièrement à celles et ceux – ils sont nombreux – qui rejoignent aujourd'hui notre assemblée. Ils doivent être fiers, non pas pour eux-mêmes, mais fiers de servir la République, fiers de leur mandat, fiers de porter demain la voix du Sénat dans leurs territoires, des territoires qui ont aussi besoin d’être écoutés, et entendus.

J’ai une pensée pour les sénateurs qui ont siégé à nos côtés pendant de nombreuses années et qui ne se sont pas représentés ou auxquels le destin démocratique n’a pas permis de revenir ici.

Je tiens, bien sûr, à remercier l’ensemble de celles et ceux qui m’ont accordé leur confiance, au sein de mon groupe politique et bien au-delà, au deuxième tour de scrutin.

À la majorité, je veux dire qu’une tâche l’attend : être une opposition constructive, avec pour boussole l’intérêt du pays en ces temps de difficultés.

À mes collègues sénateurs de l’opposition, je veux dire que je serai le président du Sénat, de tout le Sénat, de tous les sénateurs, et un président attentif à leurs droits.

Mes chers collègues, nous avons une responsabilité collective. Il faut que nous donnions au Sénat plus de force, que nous fassions entendre sa voix, que cette question lancinante de l’utilité de notre assemblée ne nous soit plus posée. Il nous faut démontrer que le bicamérisme est indispensable à l’équilibre de nos institutions. §Il nous faut affirmer notre autonomie, qui garantit notre crédibilité et qui est aussi la première responsabilité du président du Sénat.

Élus des élus, nous aurons sans doute à retisser les liens indispensables avec nos territoires, en zones rurales comme en zones urbaines, en métropole comme outre-mer. Nous devrons aussi retisser les liens avec les citoyens, parce que la reconquête de l’opinion n’est pas simplement médiatique, elle est celle de la confiance. Or les seuls élus qui inspirent aujourd'hui majoritairement confiance, ce sont nos collègues maires, maires adjoints, conseillers municipaux. §Je pense qu’ils peuvent être l’essence de notre reconquête.

Il nous faudra encore renforcer l’exigence législative qui a toujours été la marque du Sénat. Nous devons ensemble prendre la mesure des défis qui nous attendent, faire comprendre, je le disais à l’instant, le rôle irremplaçable des deux chambres.

Cette page, nous allons l’écrire ensemble pendant ces trois années. Dans la crise de confiance que traverse le pays, le Sénat peut représenter une référence sûre, qui doit être ressentie comme légitime, s’appuyant sur la force du local pour irriguer la République.

Mes chers collègues, je crois au Sénat, et je vous propose que nous soyons 348 à croire au Sénat et à le porter !

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