Vous le savez, mes chers collègues, l’assurance maladie est un chantier permanent. Pour s’en tenir à l’histoire récente, depuis le plan Barre de 1976, pas moins de vingt réformes se sont succédé en moins de quarante ans, pour des résultats qui n’ont pas toujours été à la hauteur de nos attentes ni de nos espérances.
Certaines solutions consensuelles ont déjà été mises en œuvre par des gouvernements de tout bord : réduire les remboursements de médicaments, favoriser le recours aux produits génériques, accroître l’efficacité de la médecine en engageant des campagnes de prévention ou une rationalisation de la carte hospitalière...
Ces propositions sont, on le sait, largement insuffisantes. Il faut aller plus loin, ne l’oublions pas, d’autant que le système de santé français est l’un des plus coûteux au monde : les dépenses de santé représentent près de 12 % de notre PIB.
Toutes les études s’accordent à expliquer que notre système est difficilement soutenable à long terme. Dès lors, comment garantir à tous un système de santé de qualité, dont le financement serait pérenne, alors même que nous savons que nos dépenses de santé augmentent plus rapidement que notre PIB ?
Mes chers collègues, la sécurité sociale aura soixante-dix ans en 2015. L’assurance maladie s’est construite depuis 1945 sur trois principes fondamentaux : l’égalité d’accès aux soins, la qualité des soins et la solidarité. Elle permet ainsi à chacun de se faire soigner selon ses besoins, quels que soient son âge et son niveau de ressources. Aujourd’hui, elle garantit l’accès aux soins à plus de 55 millions de personnes.
Pourtant, la notion de « santé » n’est pas statique : elle évolue constamment en fonction des maladies, des épidémies, des conditions de vie, de l’alimentation, des progrès médicaux, des relations avec d’autres sociétés. Elle répond aux perpétuels changements auxquels est soumis l’individu. On vit plus vieux en France, mais on vit aussi plus longtemps malade. La santé reste considérée comme un bien collectif. C’est pourquoi les individus attendent de l’État une politique et des actions susceptibles de préserver la santé et de l’améliorer.
Le retour indispensable à l’équilibre des comptes passe, d’abord, par une progression des ressources. Priorité doit être donnée à la remise en cause des niches sociales. Ces niches – l’ensemble desgagner pour la sécurité sociale.