connaître le diagnostic, l’assureur, quant à lui, n’est informé que des soins prescrits et consommés.
Comme le souligne l’Institut Montaigne, cette asymétrie d’information, qui pèse moins dans le cas de soins hospitaliers, contraint tout mécanisme d’assurance santé à choisir entre une couverture plus générale, bonne en termes d’accès aux soins, mais favorisant la consommation excessive, et une couverture moindre qui, par la responsabilisation du patient, pourra conduire ce dernier à une modération vertueuse au prix d’une moins bonne prise en charge, y compris pour ce qui concerne les dépenses correspondant à un indubitable besoin de soins.
Ainsi, les termes de l’arbitrage plaident pour une bonne couverture des soins très coûteux, dont la mise en œuvre résulte davantage d’une décision des professionnels de santé que du choix des patients eux-mêmes. À l’inverse, en ce qui concerne les dépenses de faible ampleur, il est à peu près équivalent qu’elles soient payées sous la forme d’une cotisation plus onéreuse ou lors de la consultation médicale.
Tournons-nous maintenant du côté des médecins. Il faut reconnaître que l’organisation de la médecine peut paraître encore archaïque, du fait principalement du maintien de la rémunération à l’acte des médecins. Dès lors, comment s’étonner qu’avec une valeur basse de ce tarif certains médecins cherchent à multiplier le nombre de consultations en diminuant le temps accordé à chaque patient, quitte à l’inviter à revenir ?
Peut-être pourrions-nous nous orienter, comme le propose Pierre-Yves Geoffard et à la suite d’autres pays européens, vers une formule de paiement à la performance. Dans un tel modèle, la politique de santé publique reposerait sur la définition de missions de service public et sur leur délégation selon des critères de performance, déclinés en termes de rémunération ; par ce mécanisme, elle irriguerait l’ensemble de la population à travers les cabinets médicaux.
Je pense que des évolutions sont également nécessaires en matière de retraites. De fait, nous savons que le système français des retraites par répartition accuse lui aussi un déficit important. Nombreux sont ceux qui pensent que la retraite à soixante ans, instaurée en 1983, porte une grande responsabilité dans les problèmes actuels !