secrétaire d'État chargée des Droits des femmes, auprès de la ministre des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes. - Dans la lettre de mission qui définit les missions de mon secrétariat d'État figure en premier lieu la mise en application de la loi n° 2014-873 du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes. Cette loi, vous le savez, est transversale, puisque ses dispositions concernent tant l'égalité professionnelle que, notamment, les violences faites aux femmes. À cet égard, au nombre des premières actions de mon secrétariat d'État, je lancerai la semaine prochaine une grande campagne d'information sur la mixité des métiers, décisive pour parvenir à l'égalité salariale. Il s'agit de montrer qu'il est important de rendre accessible tous les métiers aux hommes comme aux femmes, non seulement dans le but d'assurer l'égalité réelle entre eux, mais aussi pour développer de nouveaux leviers économiques. Quand on sait que 80 % des métiers ne nécessitent pas de force physique particulière et que les branches professionnelles, dont je rencontre actuellement les principaux représentants, sont très motivées par cette question, je suis optimiste sur les résultats que nous pourrons obtenir. Si l'un des moments-clé se situe, bien entendu, au moment de la réorientation professionnelle, il faut aussi agir au moment de l'orientation, car, nous le savons bien, l'égalité se construit dès le plus jeune âge.
En milieu scolaire, la formation des enseignants à la question de l'égalité fait partie de nos priorités. À cet égard, je souhaite que, sur ce sujet sensible de la transmission des valeurs d'égalité entre les femmes et les hommes, nous évitions des débats à la fois stériles et orientés. Je sais qu'ici, cela ne sera pas le cas. Il est toutefois utile de rappeler que ce combat de la transmission des valeurs fait écho au triptyque républicain « liberté, égalité, fraternité », inscrit au fronton de nos mairies. Nous devons être les gardiens de cette ambition qui est de permettre à chacune et à chacun de choisir son destin.
Parmi les autres sujets prioritaires figure la question de la prostitution. Le Gouvernement sera à vos côtés pour permettre l'inscription à l'ordre du jour du Sénat de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel - je sais que certains d'entre vous ont participé aux débats de la commission spéciale - au cours du premier semestre 2015. La société civile est très sensible à ce sujet, qui s'inscrit dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes.
La lutte contre la traite des êtres humains relève de ce même niveau de priorité. Compte tenu du fait que 80 % des personnes prostituées sont aussi victimes de traite, les réponses que nous apporterons à cette question montreront clairement notre volonté de lutter contre ces systèmes mafieux. Notre volonté doit être d'autant plus ferme que si, nous le savons, la majorité de ces femmes sont étrangères, il est aujourd'hui avéré que le phénomène touche aussi des mineures, étrangères comme françaises.
Sur le sujet proprement dit des violences faites aux femmes, nous préparons bien entendu des mesures à l'occasion du 25 novembre, qui seront présentées au Conseil des ministres le 20 novembre 2014.
Ce que je peux toutefois vous dire, c'est que nous avons, tout d'abord, l'intention de renforcer les dispositifs mis en place, parmi lesquels le numéro d'urgence « 39.19 ». Nous souhaitons aussi lancer une réflexion sur la façon d'améliorer les hébergements d'urgence, en particulier les hébergements permettant aux femmes victimes de quitter le domicile conjugal, comme le prévoient certaines dispositions spécifiques de la loi du 4 août 2014.
Par ailleurs, la question de la recrudescence des propos et des actes sexistes dans les milieux universitaires retient particulièrement notre attention. Je sais que vous êtes conscients que ces agissements contribuent à perpétrer une image « chosifiée » de la femme. D'autant plus que certaines grandes écoles, censées former nos futures élites, n'échappent pas à ces rituels dégradants.