Intervention de Robert Navarro

Réunion du 18 novembre 2014 à 14h30
Débat sur le thème « ruralité et hyper-ruralité : restaurer l'égalité républicaine »

Photo de Robert NavarroRobert Navarro :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je souhaite tout d’abord saluer la combativité hors norme d’Alain Bertrand et son travail exceptionnel sur un sujet essentiel pour l’avenir de notre pays : l’aménagement d’un tiers de notre territoire, en situation d’hyper-ruralité. Ces territoires sont sur la ligne de crête : ils peuvent devenir un véritable désert ou bien, au contraire, être les moteurs d’une croissance harmonieuse de notre pays.

Cette question est majeure. Alors que la concentration urbaine ne cesse de s’accentuer et que les pouvoirs publics prennent des mesures pour accompagner ce phénomène et ses externalités négatives, des territoires vieillissent et se vident, ce qui a pour conséquence leur mise à l’écart.

Non seulement cette mise à l’écart des territoires hyper-ruraux est insupportable d’un point de vue moral, mais elle constitue aussi une faute politique. On ne le dit pas assez, plus un territoire se vide, plus son coût augmente pour la société et le pays.

Le cercle vicieux de la désertification est connu : faible densité, faibles ressources financières, manque d’équipements et de services, éloignement et isolement.

Pourtant, si nous suivons les recommandations de notre collègue, de nombreuses chances de développement peuvent non seulement profiter à ces territoires, mais également au pays dans son ensemble. L’hyper-ruralité recèle des trésors indispensables et peut aider à résoudre le problème de la congestion des villes. Le « toujours plus grand » des métropoles ne fera qu’accentuer le mal-être des villes, lié aux difficultés de logement et de transports. Nous ne sommes pas là pour opposer les modes de vie, bien souvent imposés.

Il faut que ces territoires offrent un cadre de vie propice à la réinstallation : en effet, le manque criant de services publics et de santé, le retard flagrant en matière de desserte numérique et de téléphonie mobile, l’insuffisance persistante des infrastructures de transports ou encore la faiblesse des ressources financières au regard des besoins sont des freins à la relance de ces territoires.

Dans son rapport, notre collègue Alain Bertrand présente six mesures et quatre recommandations pour mettre un terme aux politiques « urbano-centrées » : à nous de les faire vivre dans chaque texte de loi. La loi NOTRe, portant nouvelle organisation territoriale de la République, sera une première occasion de faire cesser la discrimination territoriale qui règne dans notre pays ! J’espère que le Gouvernement saura saisir la balle au bond. Ne rien faire reviendrait à abandonner nos valeurs républicaines, à faire d’un tiers de notre pays un désert à l’horizon 2100, enfin à accentuer les maux des métropoles. Mes chers collègues, il est donc temps d’agir !

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