Intervention de Évelyne Didier

Réunion du 18 novembre 2014 à 14h30
Débat sur le thème « ruralité et hyper-ruralité : restaurer l'égalité républicaine »

Photo de Évelyne DidierÉvelyne Didier :

Par ailleurs, un travail également fort intéressant a été mené au sein de l’Assemblée des départements de France, à la fin de l’année dernière, sur la question des nouvelles ruralités.

Tous ces éléments doivent nous permettre, à terme, de formuler des pistes d’évolutions législatives. Au vu du consensus qui semble se dégager dans le présent débat, nous ne devrions pas rencontrer trop de difficultés pour adopter les mesures qui ne manqueront pas de nous être proposées.

Faut-il le rappeler, une loi sur la ruralité est annoncée depuis maintenant deux ans, sans que cette annonce ait pour l’heure trouvé la moindre traduction concrète. Nous espérons donc que les assises des ruralités, ainsi que nos débats, permettront de passer de la parole aux actes !

Nous partageons le constat dramatique dressé dans le rapport de notre collègue quant au renforcement des inégalités territoriales en défaveur des territoires très ruraux, tout comme l’idée selon laquelle ces territoires sont pourtant une richesse pour le pays et disposent de nombreux atouts. L’abandon dont ils sont victimes étant particulièrement inquiétant, une réponse politique s’impose. Elle est même tout à fait attendue !

La question est de savoir si les solutions préconisées sont à la hauteur du problème.

Pour notre part, nous estimons que le principe de compétitivité des territoires a conduit à développer la concurrence, à créer des mastodontes institutionnels absorbant les savoirs et les pouvoirs. C’est avec cette conception, sous-tendue par la réforme territoriale, qu’il faut en finir, si l’on veut faire émerger un aménagement du territoire équilibré et maîtrisé, fondé sur la coopération, et non sur la compétition économique entre territoires.

Les élus ruraux sont aujourd’hui très inquiets de la suppression annoncée des départements. Il est d’ailleurs assez étonnant que le présent rapport n’en fasse pas mention ; mais peut-être y a-t-il une raison à cela… Certes, le discours a changé, et il semblerait que se profile une forme de maintien de cette collectivité. Il faut espérer que nous en saurons bientôt plus sur le sujet, car une inconnue subsiste quant aux contours futurs des missions des départements.

Les moyens des politiques publiques et des collectivités constituent un autre motif de scepticisme. Le rapport appelle à une « non-décroissance du signal républicain » à destination des territoires hyper-ruraux.

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