Les outre-mer recouvrent des réalités très différentes et des enjeux qui doivent faire l'objet d'une attention particulière. Je veux parler du Pacifique, parce qu'il est très minoritaire au sein de la délégation et parce que les schémas institutionnels sont très mal connus, y compris des autres élus ultramarins.
Les collectivités du Pacifique n'appartiennent pas au périmètre de l'Union européenne. Elles ne constituent pas des RUP comme les départements et régions d'outre-mer. Aucune problématique impactée par la réglementation européenne ne se traduit donc chez nous de la même façon.
Je suis heureux que vous acceptiez la main tendue par le président de la chambre de commerce et d'industrie de Nouméa, mais il existe beaucoup d'autres enjeux en Nouvelle-Calédonie, à Wallis-et-Futuna et en Polynésie Française. J'ai siégé longtemps à la commission de la défense de l'Assemblée nationale où nous nous sommes souvent demandé comment la France se préparait au basculement du centre de gravité de la planète vers le Pacifique. La délégation ne peut pas se désintéresser des enjeux politiques, stratégiques et économiques du Pacifique.
Un exemple de cette méconnaissance généralisée du Pacifique en métropole : la presse relate la visite du Président de la République en Nouvelle-Calédonie en titrant « Voyage aux antipodes ». Mais qui décide que nous sommes aux antipodes ? Est-ce là tout ce qu'il y avait à dire ?