Je souhaite également que l’engagement des jeunes puisse être davantage valorisé, à l’heure où nombreux sont ceux qui donnent de notre jeunesse le portrait d’une génération apathique, désenchantée, démotivée et repliée sur elle-même. Cette jeunesse-là, je ne l’ai jamais rencontrée !
Les jeunes que je connais, que je rencontre régulièrement, sont à l’inverse de cette caricature : ils ont soif d’engagement. Aujourd’hui, il y a quatre fois plus de jeunes souhaitant effectuer un service civique que de places disponibles. Leur désir d’engagement peut recouvrir différents champs : l’éducation, la solidarité, l’humanitaire, l’environnement. Il me paraît donc tout naturel que l’engagement de sapeur-pompier volontaire, qui touche à la protection et à l’assistance aux populations, puisse entrer pleinement dans le cadre du service civique. Ainsi, mettre à profit la période de service civique pour permettre aux jeunes volontaires de bénéficier de tout ou partie d’une formation directement opérationnelle, recherchée dans les milieux professionnels, va dans le sens que nous souhaitons.
Dès l’annonce du Président de la République, des démarches ont été engagées pour mettre au point un tel service civique « adapté ». Nous travaillons, Bernard Cazeneuve et moi-même, avec nos administrations respectives, à la mise en place d’une expérimentation de service civique « adapté » aux sapeurs-pompiers volontaires. J’espère, conformément au vœu émis par M. Courteau, que ce projet sera opérationnel dans deux ou trois départements au premier trimestre de 2015.
Votre proposition de loi, monsieur le sénateur, s’inscrit dans la droite ligne de ces démarches : promouvoir le volontariat, favoriser son développement en s’appuyant sur le service civique, valoriser ces engagements citoyens.
Allier service civique et formation de sapeur-pompier volontaire permettra aux jeunes de bénéficier de modules de formation au secourisme et à l’analyse des risques, par exemple. Ces compétences et cette expérience leur seront précieuses dans le cadre, éventuellement, de leur insertion professionnelle dans le corps des sapeurs-pompiers.
Les SDIS, quant à eux, pourront engager aux côtés des sapeurs-pompiers professionnels des jeunes motivés, dynamiques, animés d’une véritable démarche citoyenne. Le développement du volontariat, l’encouragement des vocations sont autant de retours sur investissement attendus.
Je me félicite en ce sens de la précision apportée par M. le rapporteur soumettant le bénéfice de la formation de volontaire à la signature d’un engagement comme sapeur-pompier volontaire. L’investissement réalisé par le SDIS est en effet important, la formation longue et exigeante. L’engagement doit donc, dès le départ, être pensé, réfléchi et mûri par le jeune.