Je sais que vous attendez des miracles de cette solution, qui a été appliquée peu ou prou dans un certain nombre de pays ; mais les comparaisons internationales montrent que les choses sont un peu plus compliquées…
Cela a déjà été dit, une évolution de la répartition de la charge entre le contribuable et l’usager n’est pas un sujet tabou. Cependant, il est également nécessaire d’analyser les dysfonctionnements actuels pour essayer d’améliorer le système.
Dans le déficit courant de la SNCF, il y a aujourd’hui 300 millions d’euros qui proviennent des TET, les trains d’équilibre du territoire. Rien n’a été fait pour rénover ce système totalement hétéroclite, auquel on ne comprend rien : il y a des trains de nuit, des trains qui ressemblent à des TER, d’autres à des TGV ratés…
J’ai mis en place hier une commission, composée d’un certain nombre de sénateurs représentant tous les groupes, dont M. Filleul, de députés et d’experts. Je leur ai donné six mois pour redéfinir ces TET. L’objectif est de maîtriser les dépenses et d’apporter une réponse correspondant aux attentes des usagers.
Le fret appelle le même constat, monsieur Nègre. J’irai plu loin dans le détail que vous ne l’avez fait à ce sujet : nous avons un énorme problème avec le fret capillaire, c’est-à-dire les lignes classées 7 à 9, qui ne sont pas ouvertes aux voyageurs, mais qui sont utilisées pour le transport de marchandises, et dont la maintenance est totalement déficiente.
Il faut que nous trouvions une réponse et je suis ouvert à toutes les réflexions. Nous aurons donc un débat lors de la conférence sur le fret, y compris sur les pistes que vous avez évoquées, à l’exception de celle, très politique, de l’ouverture à la concurrence, qui n’est certainement pas la panacée.
Vous avez raison, il faut à la fois maîtriser les coûts, peut-être trouver des ressources supplémentaires et clarifier les compétences. Ces chantiers sont ouverts et le Gouvernement y travaille concrètement. §