Intervention de Serge Larcher

Délégation sénatoriale à l'Outre-mer — Réunion du 27 novembre 2014 : 1ère réunion
Audition de M. Arnaud Martrenchar chef du bureau des politiques agricoles rurales et maritimes à la sous-direction des politiques publiques direction générale des outre-mer et de M. Grégoire Cayé chargé de mission

Photo de Serge LarcherSerge Larcher :

La politique commune de la pêche (PCP) vise la protection de la ressource. Or, il n'en existe aucune évaluation dans la Caraïbe ou dans l'océan Indien, c'est incompréhensible. Nous nous heurtons à un mur, la Commission européenne ne veut pas voir la réalité.

Notre taux de chômage est très fort. Si on s'effraie du taux de 10 % dans l'hexagone, que dire des 25 % en moyenne dans les outre-mer, des 40 à 50 % pour les jeunes ? Nos îles, aurait dit M. de la Palisse, sont des terres entourées d'eau, l'Océan est notre avenir. Des formations au métier de marin-pêcheur existent en Guadeloupe et en Martinique. Comment ceux qui ont été formés peuvent-ils acquérir un bateau ? La PCP leur reproche de détruire les fonds marins. Des dispositifs de concentration de poissons économisent du carburant - ils sont interdits par l'Union européenne. Et si nous nous déplaçons à Bruxelles, nous invoquons en vain nos particularités et l'article 349.

Mettre en place des compensations après la signature d'accords, quoiqu'intéressant, est un fusil à un seul coup. La « banane dollar » met en danger notre production, forcément plus chère. Nous n'avons pas les mêmes normes environnementales, sociales, sanitaires. C'est la mort organisée des filières canne à sucre et banane.

Nous sommes aussi un marché ultrapériphérique de l'Europe. Les pays avec lesquels celle-ci signent des accords écoulent leurs produits dans nos îles, mettant en péril nos productions vivrières, majoritairement fournies par de petits agriculteurs. Les produits locaux dans la grande distribution, tels les ignames, ne sont plus produits localement, d'où les barrages dressés récemment par les agriculteurs en Martinique. Ce qui est vrai pour l'agriculture l'est aussi pour la pêche. La seule évaluation qui ait été faite concerne les crevettes de Guyane.

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