Intervention de Yossi Gal

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 3 décembre 2014 : 1ère réunion
Audition de M. Yossi Gal ambassadeur d'israël en france

Yossi Gal, ambassadeur d'Israël en France :

C'est Israël qui a lancé la formule de « deux Etats pour deux peuples vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ». Comment y parvenir ? Le seul moyen est une négociation directe. Le manque de progrès en ce domaine me frustre plus que vous. Abou Mazen a choisi de s'allier avec le Hamas au lieu de poursuivre la négociation. Les dernières fenêtres d'opportunité ouvertes par le gouvernement Barak à Yasser Arafat n'ont pas permis d'aboutir à un accord. Les propositions du gouvernement Olmert ont suscité de la part des Palestiniens des réactions négatives, alors qu'elles allaient presque jusqu'à la division de Jérusalem et ont même failli diviser le peuple israélien. Le désengagement de la bande de Gaza, transférée à l'Autorité palestinienne, n'a eu pour résultat qu'un coup d'Etat sanglant des terroristes du Hamas.

Lisez la charte du Hamas : « Israël existe et continuera à exister jusqu'à ce que l'islam l'abroge comme il a abrogé ce qui l'a précédé. Notre combat avec les juifs est une entreprise grande et dangereuse. » Les solutions de paix vont à l'encontre de la profession de foi du mouvement de la résistance islamique : « il faut propager l'esprit de jihad dans la nation. » Les responsables du Hamas ont déclaré que, grâce à l'accord de réconciliation, « les Palestiniens seront à nouveau habilités à combattre Israël » et que « la réconciliation vise à unir le peuple contre l'ennemi sioniste et ne sera jamais une alternative à la résistance. »

En 1995, quand nous avons évacué la bande de Gaza, nous avons détruit toute implantation et évacué par la force 9 000 Israéliens. Nous nous sommes retirés de tout le territoire délimité en 1967, jusqu'au dernier millimètre carré. Résultat ? Le Hamas et trois guerres.

Il faut regarder les faits. Sur les 2 000 logements annoncés récemment à Jérusalem, 800 sont pour des Palestiniens. Y êtes-vous opposés ? Ce serait une erreur de ne voir le conflit qu'à travers le prisme des implantations. Nos divergences d'opinion sur les constructions à Jérusalem ne peuvent être réglées qu'à travers une négociation bilatérale. La sécurité du peuple israélien n'est-elle pas aussi une question importante ?

C'est l'ONU, en 1947, qui a parlé la première d'un Etat juif : la résolution du 29 novembre 1947 évoque « l'établissement et l'indépendance d'un Etat juif. » Notre Etat démocratique a vocation à être aussi le foyer de toutes les minorités. Il est regrettable que les Palestiniens nous dénient le droit d'avoir un Etat sur la terre de nos ancêtres.

Je m'en suis assuré à plusieurs reprises auprès du gouvernement : il ne sera pas engagé par la décision que vous prendriez, qui gardera un caractère déclaratoire.

Oui, nous avons construit une barrière : depuis, nous n'avons plus eu d'attentat de même ampleur que dans les années 1990 ou 2000. Quant à l'agriculture, nous avons renouvelé l'exportation des produits agricoles de la bande de Gaza. Désormais, le transport du ciment n'y pose pas plus de problèmes que celui de l'alimentation ou des médicaments.

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