Vos trois interventions convergent et rappellent le rôle historique de la France. Le général de Gaulle et François Mitterrand n'épousaient pas forcément les voeux de telle ou telle sensibilité, mais ils ont permis d'avancer. La résolution adoptée par le Conseil de sécurité ne satisfera certainement ni M. Mahmoud Abbas, ni nos amis israéliens. Mais le rôle de la France est d'être l'interprète du droit international et de montrer le chemin de la paix. Les négociations directes sont nécessaires, mais Oslo I, Oslo II, Madrid et Taba ont montré qu'au dernier moment, il n'était pas possible d'aboutir à un accord. Il convient donc de prévoir un encadrement de la communauté internationale. Les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité ont une responsabilité historique, auxquels il faut ajouter l'Europe et les pays arabes qui souhaitent, aujourd'hui, reconnaître le droit d'Israël à vivre en sécurité. Il y a une circonstance historique - le kairos des Grecs - qu'il faut saisir, même si les deux parties se montrent réticentes. Notre rôle est d'essayer ; de ce point de vue, et en respectant totalement l'indépendance du Sénat, tout ce qui sera signe de rassemblement de la France, que vous incarnez, sera bienvenu.