Intervention de Franck Mathais

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 4 décembre 2014 : 1ère réunion
Stéréotypes masculins et féminins dans les jeux et les jouets — Audition de Mm. Jean Kimpe délégué général de la fédération des commerçants spécialistes des jouets et produits de l'enfant fcjpe et franck mathais porte-parole

Franck Mathais, porte-parole de la Fédération des commerçants spécialistes des jouets et produits de l'enfant (FCJPE) :

La société a évolué ; la répartition des rôles entre les hommes et les femmes a changé. Le monde du jouet reproduit celui des adultes, sous forme imaginaire. Un jouet a du succès quand il parvient à s'inscrire parfaitement dans l'actualité de l'enfant. Il y a quinze ans, considérant que 90 % de la demande de jouets d'imitation des tâches ménagères étaient destinés à des petites filles qui voulaient faire « comme maman », les fabricants n'avaient pas jugé rentable de lancer une gamme destinée aux garçons. Il faut dire que, les études de l'Institut national d'études démographiques (INED) le montrent, les tâches ménagères restent assumées par les femmes pour une très large part. Certaines enseignes ont toutefois créé une ligne de jouets d'imitation neutre, la demande se faisant plus pressante. Ils ont donc pris en compte les nouveaux besoins qui s'exprimaient. Ce produit s'est tellement bien vendu que les autres enseignes ont ensuite fait évoluer leur packaging, produisant des boîte à couture ou des boîtes de bricolage neutres. Les produits évoluent selon les besoins de la demande. Nous ne pouvons pas anticiper. Une proposition trop avant-gardiste n'aura pas de succès auprès des consommateurs, car le jouet est prescrit par l'enfant. L'adulte ne veut pas prendre le risque que le jouet déplaise à l'enfant. On ne peut pas aller contre la volonté d'un enfant.

Un industriel qui produit des poupées conçoit un objet qui servira à jouer à la maman, et qui s'adresse par conséquent aux filles, les futures mamans. Pour maximiser ses ventes, dans une logique concurrentielle, il cherchera à réunir tous les codes qui plaisent aux petites filles. D'où l'uniformisation dans l'offre des produits. Les couleurs sont un code comme les autres. Pourquoi est-ce le rose pour les filles et le bleu pour les garçons ? Je n'en sais rien... mais c'est la même chose pour les chambres d'enfant !

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