Je vous ferai part d'une inquiétude, en tant qu'ancienne responsable des cursus dans une école d'ingénieurs. Dans le domaine de la formation, la France a adopté une approche par compétences. Si celle-ci peut constituer une opportunité d'élargir le champ des possibles pour tous les étudiants, je m'interroge sur le risque que le développement de cette approche dans l'enseignement supérieur ne conduise finalement à renforcer les stéréotypes, en raison du contexte de formatage croissant notamment dans les publicités.
Permettez-moi également de citer une réflexion extrêmement stimulante qui a vu le jour en Maine-et-Loire, dans le cadre des temps d'activités périscolaires (TAP). Dans un certain nombre d'écoles en milieu rural, des animateurs et animatrices montent des ateliers, avec les enfants, visant à déconstruire les stéréotypes en vue des cadeaux de Noël. On constate, dans ces ateliers, les différences importantes d'approche des stéréotypes entre les milieux sociaux. Dans les milieux favorisés, les parents sont plus à même de négocier avec leurs enfants concernant les jouets « genrés », tandis que dans les milieux populaires, où l'argent est plus rare, les parents sont beaucoup moins dans la négociation et davantage motivés par l'envie de faire plaisir.
Que pensez-vous de cette piste des TAP pour envisager des activités ludiques visant à déconstruire les stéréotypes ?