J'avais imaginé un pacte éducatif pour l'enfance, qui réunisse les professionnels de la petite enfance, les pédiatres, les infirmières et les centres de protection maternelle et infantile (PMI), lieux de socialisation importants qui en outre sont financés par les pouvoirs publics.
Nous observons aujourd'hui un phénomène de « sexisme bienveillant » en entreprise, selon lequel les femmes seraient naturellement plus aptes à la communication et au lien. On réintroduit donc une division sexuée des tâches, les hommes étant tournés vers la finance, la stratégie et le leadership et les femmes vers les ressources humaines et la communication. Ce phénomène est extrêmement dangereux. Pour attirer de nouveaux clients et les fidéliser, la nouvelle gouvernance exige rigueur et intuition, mais en aucun cas la rigueur masculine et l'intuition féminine. Or aujourd'hui, nous assistons à la création de « monstres androgynes » et à l'avènement d'une notion de « couple idéal », composé d'un homme et d'une femme, présentés comme complémentaires, au sommet de l'entreprise.
Nous sommes face à l'impératif catégorique de « désétiqueter » les compétences. Dans cette perspective, nous pourrions imaginer, dans les TAP, ou comme l'ont fait la crèche Bourdarias et les crèches suédoises, de réunir de temps en temps les enfants en groupes non mixtes. Il serait ensuite possible d'interagir avec les garçons, par exemple sur l'expression des sentiments, et d'interagir avec les filles, par exemple sur l'apprentissage du ballon (apprendre à développer le bras). Pour « désétiqueter » les compétences, il s'agit bien de faire un pari de la pensée : nous sommes tous capables de tout faire.
Enfin, je n'ai pas peur des études scientifiques, dans la mesure où l'ouverture du champ des possibles est une exigence de notre contrat démocratique.