Intervention de Aymeri de Montesquiou

Réunion du 11 décembre 2014 à 9h00
Reconnaissance de l'état de palestine — Adoption d'une proposition de résolution

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, personne ne peut préjuger le vote final de notre assemblée, mais tout le monde peut être certain que, quel que sera notre choix individuel nous aspirons tous à ce que cesse un conflit, source de tant de tristesse, de tant de destructions, de tant de deuils et aussi, hélas ! de tant de haine !

La peur et le sentiment d’injustice peuvent générer des réactions violentes, parfois extrêmes. Les Israéliens éprouvent une inquiétude et même une peur obsessionnelle mais compréhensible quant à leur sécurité. Ce sentiment d’insécurité les entraîne à outrepasser trop souvent le droit.

Les Palestiniens ont ressenti beaucoup de souffrance pour accepter le désastre, la Nakba, qu’a constitué pour eux la reconnaissance d’Israël ; certains ne l’ont toujours pas acceptée d’autant plus qu’Israël ne respecte pas les résolutions de l’ONU.

Mais il s’agit de s’abstraire de l’émotion et d’avoir pour seul objectif d’apaiser, par des solutions pragmatiques et justes, une situation qui alimente des prétextes au terrorisme et même à la guerre. Quel est le quotidien des Palestiniens, en particulier des Palestiniens de Cisjordanie occupée ? Les projets successifs de colonisation, le mur, les entraves à leur libre circulation, l’occupation des terres, l’abattage des oliviers, la destruction des maisons, la confiscation de l’eau rendent ce quotidien insupportable aux habitants de Cisjordanie et même de Jérusalem-Est.

On ne peut passer sous silence les deux épisodes inacceptables des bombardements de Gaza : opération « Plomb durci » en 2009, qui provoqua 1 400 morts, et opération « Gardiens de nos frontières » cette année, qui provoqua 2 200 morts, toujours essentiellement des civils dont beaucoup trop d’enfants.

Personne ne peut considérer cette situation comme normale, personne ne peut considérer cette situation comme juste, personne ne peut considérer que cela puisse perdurer. Hier, les accords d’Oslo entre le Président Yasser Arafat et le Premier ministre Yitzhak Rabin n’ont pu être concrétisés, ce dernier ayant été assassiné par un extrémiste juif.

Aujourd’hui, le chef du Hamas, Khaled Mechaal, et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, défendent des positions qui rendent la paix inaccessible.

Ayons aussi présent à l’esprit le fait que les États-Unis feront valoir leur droit de veto au Conseil de sécurité chaque fois qu’Israël le leur demandera. Nous sommes donc face à un obstacle infranchissable. Comment le contourner pour qu’une solution juste pour tous soit enfin mise en œuvre ?

Je pense que les propositions du ministre des affaires étrangères vont dans le bon sens, qu’une décision mûrie au Conseil de sécurité et une date butoir sont impératives pour atteindre la paix à laquelle nous aspirons tous.

Quels sont les deux paramètres fondamentaux de négociation ? Le droit absolu à la sécurité d’Israël. La reconnaissance par Israël des frontières de la Palestine définies par les Nations unies.

L’État d’Israël a été reconnu par l’OLP lors des accords Arafat-Rabin en 1993. Le Hamas, selon les comptes rendus des rencontres à Doha entre Mahmoud Abbas et Khaled Mechaal en août dernier, accepte la création de l’État palestinien dans les frontières de 1967. C’est une reconnaissance implicite d’Israël.

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