Intervention de Christian Cambon

Réunion du 11 décembre 2014 à 9h00
Reconnaissance de l'état de palestine — Adoption d'une proposition de résolution

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

On nous dit que, depuis plus de soixante ans, la formule d’une négociation directe entre Israéliens et Palestiniens aurait montré ses limites et son incapacité à aboutir et que, faute de résultat, la reconnaissance de l’État palestinien n’aurait que trop tardé. Il est exact que le temps est bien long, toujours trop long. Mais parler de « statu quo » ou d’ « immobilisme », c’est tomber dans l’anachronisme et effectuer une lecture erronée des efforts entrepris.

Je vous le rappelle, les parties et la communauté internationale ont failli aboutir à plusieurs reprises. Les circonstances ont varié au fil du temps : elles ont parfois été favorables, parfois marquées par des drames et des remises en cause, à la suite notamment de l’assassinat de Yitzhak Rabin. Le contexte a fortement évolué en soixante ans, et c’est heureux : Israël est reconnu par nombre d’États de la région, l’action terroriste a été abandonnée par l’OLP, il existe maintenant une Autorité palestinienne.

Faut-il se satisfaire de ces résultats qui demeurent partiels ? Non, bien évidemment, le regain des tensions sur place aujourd’hui le démontre. Mais l’histoire et le temps passé n’invalident pas la formule d’un processus de négociations qui aboutirait à la reconnaissance mutuelle, sous prétexte que cette reconnaissance n’a pas été possible jusqu’à présent.

Mes chers collègues, en invitant d’emblée le Gouvernement à reconnaître l’État de Palestine, la proposition de résolution que vous soumettez à notre vote en dit à la fois trop et pas assez.

Elle en dit trop, parce qu’elle pose la reconnaissance comme un élément qui serait un déclencheur premier de la paix. C’est faire preuve d’un certain cynisme à l’égard d’Israël : faire de la reconnaissance unilatérale un « instrument » de négociation revient à exercer une pression unilatérale sur Israël.

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