Intervention de Didier Guillaume

Réunion du 11 décembre 2014 à 9h00
Reconnaissance de l'état de palestine — Adoption d'une proposition de résolution

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Quand il s’agit de sujets de politique extérieure, une initiative comme celle-ci participe de la diplomatie parlementaire. Monsieur le secrétaire d'État, elle peut inclure des initiatives telles cette résolution, à la condition qu’elles viennent appuyer, conforter tout ou partie de l’action de l’exécutif pour une paix durable dans cette région.

C’est la France qui sera chargée de porter cette reconnaissance, et elle saura le faire quand la conférence internationale que nous appelons tous de nos vœux marquera la reprise du processus de paix.

Cette reconnaissance, c’est celle de deux États côte à côte, de deux peuples qui vivent en sécurité et en liberté. Car la France est l’amie d’Israël et l’amie de la Palestine.

Ces amitiés, ce respect qui est le nôtre pour ces deux peuples, sont forts en France. Nous œuvrons tous pour éviter les amalgames. Mais, parfois, force est de constater que les passions l’emportent jusque dans notre pays.

Il est inconcevable de vouloir importer ce conflit dans notre pays. Ce n’est pas notre volonté.

Certaines manifestations, dégradations, déclarations radicales ne peuvent être ignorées, notamment ces derniers mois. Ces débordements aboutissent à des drames.

Le racisme ambiant, la xénophobie, l’antisémitisme de plus en plus revendiqué sont inacceptables dans notre pays et doivent être combattus de toutes nos forces. §

Le pays des Lumières, le pays des droits de l’Homme, le pays de la Résistance, le pays de Jaurès, le pays du général de Gaulle, ne peut être celui-là ! La nation française ne s’est pas formée sur ces idées d’exclusion. Elle a toujours su traverser les épreuves et se retrouver sur ses valeurs fondamentales.

Ce qui s’est récemment passé à Créteil est insupportable et bafoue toutes nos valeurs républicaines ! §Je ne veux évidemment pas établir de lien direct avec la situation au Proche-Orient. Mais, nous le savons bien, un climat délétère prospère sur les tensions que certains n’ont de cesse d’attiser. Cela ne fait que renforcer le communautarisme et le repli sur soi.

Je soutiens pleinement le Premier ministre quand il déclare : « La France sans les juifs de France ne serait pas la France ». Nous devons nous rassembler et aider le Gouvernement.

MM. Yitzhak Rabin et Yasser Arafat ont reçu le prix Nobel de la paix pour avoir tracé le chemin. Que s’est-il passé depuis ? L’engagement du Gouvernement est essentiel.

Cette proposition de résolution poursuit le mouvement en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien. Elle s’inscrit dans un mouvement international indispensable. Ainsi, 135 pays se sont prononcés, par des initiatives d’ampleur, en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien. À l’échelle européenne, Martin Schulz, le président du Parlement européen, a déposé une proposition de résolution. Elle sera débattue prochainement. Ces initiatives expriment une volonté générale visant à réunir les conditions d’une paix au Proche-Orient.

En votant cette proposition de résolution, le Sénat ne ferait qu’exprimer un désir de paix, dans la tradition historique de la France. C’est dans cet esprit que les rédacteurs du texte ont travaillé.

Je regrette la décision, pour le moins inhabituelle, de la commission des affaires étrangères de ne pas s’exprimer ce matin. Mais je veux remercier Gilbert Roger, qui a passé de nombreuses heures à échanger avec les membres du Sénat, avec les groupes et avec M. le président de cette commission.

Ce texte n’est pas exactement celui qui a été voté à l’Assemblée nationale, puisqu’il est précisément le fruit d’un travail partagé ; vous le savez bien ! Il a intégré l’essentiel, voire la quasi-totalité des amendements de tous les groupes, notamment du groupe UMP et de son président.

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