Malheureusement, cette version, légitimée sur le territoire concerné, n’a pas été prise en considération par les services du ministère de l’écologie, au motif qu’elle n’était pas suffisamment ambitieuse.
Pourtant, la préfiguration de ce parc était le fruit d’une volonté à la fois politique et locale de constituer un premier grand parc national forestier de feuillus, compte tenu de la présence importante de grands massifs forestiers domaniaux et de nombreuses forêts communales et privées.
Dans une lettre de recadrage adressée au groupement d’intérêt public, le GIP, du futur parc national en février 2013, les services du ministère de l’écologie ont remis en cause le projet initial et déclenché la colère de la profession agricole, mais aussi des forestiers publics et privés, en intégrant de manière autoritaire, dans la zone de cœur, des terres agricoles et des forêts communales et privées.
La difficulté vient de ce que de nombreuses exploitations agricoles situées dans ces zones dites « intermédiaires », donc à faible potentiel de production, ont la nécessité impérieuse de recourir à des engrais et des intrants pour obtenir des rendements indispensables à leur survie. Elles ne peuvent donc pas supporter de contraintes environnementales supplémentaires.
Les communes forestières, quant à elles, ont à de nombreuses reprises affirmé leur attachement au principe de libre adhésion des forêts communales.
Considérant notamment l’importance de la filière forêt-bois locale, il n’est pas question de fragiliser l’économie de ce territoire. Dans le contexte actuel, à l’heure où l’on nous invite à mobiliser encore plus de bois et encore plus de ressources pour mieux approvisionner les entreprises locales, qui se sont d’ailleurs manifestées récemment, une telle initiative serait donc préjudiciable.
Le mécontentement du monde agricole et forestier est d’autant plus profond que ses revendications n’ont pas été entendues lors des dernières instances de concertation.