Intervention de Catherine Deroche

Réunion du 11 décembre 2014 à 9h00
Questions d'actualité au gouvernement — Grève des médecins prévue pendant les vacances de noël

Photo de Catherine DerocheCatherine Deroche :

Ma question s’adressait à Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes.

Depuis des semaines, le monde de la santé est en ébullition. La fin de l’année 2014 et le début de l’année 2015 verront l’apparition de mouvements de grève qui, annoncés par les professions médicales, inquiètent déjà nos concitoyens.

Vous avez face à vous un front uni – le fait est assez rare pour être souligné – associant les syndicats de médecins, généralistes et spécialistes, quel que soit d’ailleurs leur secteur conventionnel d’activité – privé ou public – et les médecins exerçant en région parisienne comme en province. Je n’oublie pas non plus les urgentistes. Ce front uni est assez inhabituel pour que le conseil de l’ordre et l’Académie de médecine s’en soient fait l’écho.

Néanmoins, ce n’est pas un mouvement de grogne corporatiste ; c’est le signe d’une inquiétude profonde du monde médical, face à certaines dispositions du projet de loi relatif à la santé publique : inquiétude des syndicats de médecins quant à la généralisation du tiers payant et à la revalorisation de la consultation du médecin généraliste ; inquiétude de l’hospitalisation privée quant à son financement et à la recentralisation des pouvoirs autour des agences régionales de santé, les ARS ; inquiétude des chirurgiens des cliniques et des internes des hôpitaux publics, actuellement en grève illimitée, quant à leur avenir.

Si nous ne pouvons que souscrire à un projet de loi qui remet le patient au cœur du parcours de soins, qui est axé sur la prévention et qui, bien sûr, souhaite réduire les inégalités, certaines des dispositions qu’il contient risquent de mettre à mal le système français de santé, lequel doit certes s’adapter aux défis actuels, mais aussi continuer à reposer sur ses deux piliers, public et privé.

La grogne est profonde, les crispations sont importantes et le dialogue semble rompu. Les professionnels de santé et le monde médical attendent donc du Gouvernement des signaux forts de confiance. Comptez-vous les leur adresser ?

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