Ma question s'adresse à Mme la secrétaire d'État auprès de la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargée de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Le conseil ministériel de l’Agence spatiale européenne, qui s’est tenu à Naples en novembre 2012, a abouti à un accord sur Ariane 6. Cet accord historique prévoit de développer un nouveau lanceur, sans passer finalement par Ariane 5 ME.
On le sait, la France est à la pointe de l’Europe dans le domaine spatial, grâce à ses entreprises et à son engagement pour renforcer les investissements et les projets. Mais c’est aussi grâce à la Guyane et au Centre spatial guyanais que nous pouvons offrir le lanceur le plus fiable du monde.
Madame la secrétaire d'État, cet accord couronne la dynamique que vous avez enclenchée. Grâce au Comité de concertation État-Industrie sur l’espace, le CoSpace, que vous présidez avec les ministres de la défense et de l’économie, vous avez réuni l’ensemble des acteurs de cette filière pour constituer « l’équipe de France du spatial ». Avec l’agenda stratégique France Europe 2020, vous avez remis l’État à sa place de stratège pour donner du sens aux projets de recherche, qui sont essentiels pour l’avenir.
Il y a quelques jours, le monde se tournait vers la sonde Philae, succès majeur pour l’Agence spatiale européenne, le CNES, ainsi que tous les laboratoires et les chercheurs qui ont contribué à sa conception. C'est un signe fort de l’investissement pour la recherche et nos universités, lequel doit être sanctuarisé et renforcé.
Toutefois, madame la secrétaire d'État, permettez-moi aussi de rappeler que la Guyane attend davantage d’engagements de la part de l’État et que les Guyanais ont besoin d’actes concrets et rapides.
Que dire aux Guyanais qui, à quelques kilomètres de Kourou, n’ont toujours pas accès à l’eau potable ou à l’électricité, et encore moins à Internet ou à un réseau mobile ? Que leur répondre quand, faute d’aménagements, la circulation des biens et des personnes est toujours extrêmement difficile ?
Faut-il rappeler, encore, que le taux de chômage y est trois fois plus important qu’au niveau national et qu’un jeune sur deux est sans emploi ?
Il y a, vous le savez, un grand paradoxe en Guyane : d’un côté, le Centre spatial de Kourou, qui est un fort levier d’attractivité ; de l’autre, des infrastructures qui ne suivent pas le développement démographique de la région. Ne sacrifions donc pas le développement de la Guyane sur l’autel de la réduction des déficits !
On ne comprendrait pas qu’Ariane 6 soit toujours, comme le disait François Mitterrand, une « fusée lancée sur fond de bidonvilles » et que le déséquilibre territorial entache l’image de la réussite du spatial en Guyane.
Pour conclure, madame la secrétaire d'État, pouvez-vous nous indiquer quelles sont les retombées attendues en termes d’emploi et de compétitivité pour nos entreprises installées en Guyane ?