Vous l’avez dit, monsieur le sénateur, le conseil ministériel de l’Agence spatiale européenne a pris le 2 décembre dernier, à Luxembourg, une décision historique, celle de développer, sans passer par Ariane 5 ME, un nouveau lanceur Ariane 6, qui remplacera Ariane 5 à compter de 2020.
Vous le savez, le secteur spatial est extrêmement concurrentiel et nous nous devions de réagir au niveau européen. Cette décision est aussi le fruit de l’engagement sans faille de l’ensemble des acteurs du public et du privé, que, avec mes collègues Jean-Yves Le Drian et Emmanuel Macron, j’ai voulu réunir dans un conseil commun, le CoSpace. Il a ainsi été possible de concevoir un nouveau lanceur dont les spécifications convenaient à tous, pour des vols tant scientifiques que stratégiques ou commerciaux, et qui nous permettait d’être concurrentiels.
Il était extrêmement important que nous prenions cette décision. Ce lanceur modulaire et compétitif nous permettra de rester en tête au niveau international.
Après un effort de conviction absolument déterminant auprès de nos partenaires allemands, cette décision prise à Luxembourg représente pour l’ensemble de la filière un investissement de 8 milliards d’euros dans les dix années à venir et de 4 milliards d’euros pour la seule filière Ariane 6.
En ce qui concerne le Centre spatial guyanais, il a pu en effet, à sa création, être considéré comme une enclave sur le territoire guyanais. Pourtant, aujourd’hui, la situation a changé : quelque 75 % de son personnel sont guyanais.