J'aurais préféré que M. Marc Schwartz soit auditionné par la commission, afin qu'il puisse tenir compte de nos échanges dans la préparation de son rapport. Il y a en effet beaucoup de sénateurs impliqués dans les questions liées à l'audiovisuel dans notre commission.
La première question qui se pose à France Télévisions, selon moi, concerne la moyenne d'âge de ses téléspectateurs, qui dépasse soixante ans, signe du vieillissement de son audience et d'une absence de renouvellement. Il sera d'autant plus difficile de défendre une évolution de la redevance que le service public s'éloignera du contribuable. En outre, la fidélisation repose de moins en moins sur les chaînes et de plus en plus sur les émissions elles-mêmes, du fait de la délinéarisation.
Concernant les missions de service public, je relèverai le cas particulier de l'information. Aujourd'hui, les chaînes d'information en continu donnent le tempo, ce qui, selon moi, pose une difficulté.
Avec France 2 et France 3, deux chaînes généralistes coexistent au sein d'un même groupe, ce qui n'est plus possible. J'ai déjà eu l'occasion de proposer que France 3 devienne une véritable chaîne d'information, mêlant de l'information locale, des documentaires et des débats tandis que France 2 se concentrerait sur les loisirs et les divertissements. Si cette proposition n'a pas abouti jusqu'à présent, c'est en raison des changements importants qu'elle occasionnerait.
Il faut, à mon sens, bien réfléchir à l'utilisation qui est faite des moyens consacrés à l'audiovisuel public compte tenu du vieillissement de son audience. J'estime qu'un choc est nécessaire. Je rappelle l'exemple de France Médias Monde où Mme Marie-Christine Saragosse a réussi sur la base d'un projet d'entreprise qui a suscité l'adhésion des personnels.
Je souhaite que tous les membres de la commission puissent participer à la réflexion sur l'avenir de France Télévisions. Je partage l'idée qu'il faut élargir l'assiette de la contribution à l'audiovisuel public mais il faudra être capable d'imposer cette idée. Je rappelle que la CAP, pour rester une taxe affectée, doit être « accrochée » à un récepteur. Il faudrait pouvoir mettre en place cette réforme dès l'année prochaine afin de pérenniser le rendement de cette taxe sans en augmenter le montant.