Intervention de Vincent Delahaye

Réunion du 17 décembre 2014 à 14h30
Loi de finances pour 2015– programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 — Rejet en nouvelle lecture de deux projets de loi

Photo de Vincent DelahayeVincent Delahaye :

Ils étaient bas avant 2012, monsieur le secrétaire d’État ! Ce n’est pas une conséquence de la politique du Gouvernement ; en tout cas, ce n’est pas mon analyse...

Il faut assainir rapidement les finances publiques si nous voulons éviter de nous retrouver dans une situation trop inconfortable en cas de changement de conjoncture mondiale. Or on ne fait rien aujourd’hui.

Nous avons proposé des mesures fiscales, car nous pensions que la réforme fiscale annoncée par le gouvernement Ayrault à grands coups de communication n’avait en fait jamais vu le jour. Ces propositions visaient à simplifier l’impôt, à réduire ses taux et à élargir ses bases.

Le groupe UDI-UC a donc défendu des amendements relatifs à l’impôt sur le revenu et à l’impôt sur les sociétés, dont nous regrettons qu’ils n’aient pas été adoptés, et d’autres sur les plus-values immobilières. Sur ce dernier point, le débat a avancé, et je pense que nous pourrons aller plus loin en 2015.

Nous avons également proposé de mettre en place une « TVA compétitivité », et de le faire franchement et jusqu’au bout, et non partiellement, comme ce fut le cas pour celle prévue dans le projet de loi de finances rectificative pour 2012.

Je comprends, monsieur le secrétaire d’État, que vous ayez des désaccords avec les chefs d’entreprise : ils tiennent à l’incompréhension qui existe entre vous et le monde de l’entreprise en général, malgré les déclarations d’amour du Premier ministre. En effet, les entreprises ne comptent pas de la même façon que vous. Certes, tout n’est pas de votre fait – seulement la moitié ! –, mais elles se sont tout de même vu réclamer, en 2012 et 2013, 30 milliards d’euros d’impôts supplémentaires. Elles ont été lourdement taxées !

Le CICE, que l’on nous a présenté comme la recette miracle, a permis de leur rendre, à la fin de 2014, 11 milliards d’euros. Et on leur annonce, à partir de 2015, des baisses de cotisations à hauteur de 4, 5 milliards d’euros. Mais, entre-temps, on a augmenté les cotisations retraite, lesquelles s’élevaient, en 2014, à 1, 7 milliard d’euros, auxquels s’ajouteront 600 millions d’euros de charges supplémentaires en 2015 : les entreprises devront donc supporter 2, 3 milliards d’euros de charges supplémentaires.

Les charges de 2014 additionnées à celles de 2015, cela donne 4 milliards d’euros : ce n’est pas très loin des 4, 5 milliards de réduction de charges que vous leur promettez, monsieur le secrétaire d’État !

Vous comprendrez que les chefs d’entreprise aient du mal à s’y retrouver !

Il faudrait avoir le courage de mettre en place les baisses de charges et les réformes de fond dès maintenant. Or ces mesures, on ne les trouve pas dans les textes que vous nous présentez. On ne les pressent pas non plus dans vos propos, pas plus que dans ceux du Premier ministre et du Président de la République. Voilà ce qui nous ennuie : nous ne voyons pas de perspectives d’amélioration, à moins d’un changement subit de météo, dont nous nous réjouirons !

Ce n’est pas ainsi, selon nous, qu’il faut gouverner. En première lecture, nous avons voulu donner à nos propositions une chance de prospérer et au Gouvernement l’occasion de se montrer ouvert à certaines d’entre elles. Malheureusement, cela ne s’est pas produit.

Voilà pourquoi, en nouvelle lecture, nous voterons pour les motions tendant à opposer la question préalable sur ces textes. §

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