… mais qui interdit toujours à la grande coalition, dont elle fait partie, de faire décoller ses avions des bases aériennes turques.
Pourtant, à mon sens, les Kurdes ne peuvent pas être mis au même niveau que les terroristes de Daech.
Monsieur le ministre des affaires étrangères, c’est un travail énorme. Nous ne vous demandons pas de tout résoudre à l’instant, mais, au moment où notre groupe s’apprête à vous accorder la confiance pour continuer à agir dans ces pays, nous voulons être sûrs que vous vous en donnez bien les moyens, car la vie de nos soldats en dépend aussi.
Enfin, je voudrais terminer sur la question humanitaire, qui me tient particulièrement à cœur, comme vous le savez. Dans quelques semaines, les agences onusiennes n’auront plus les moyens de soutenir les 2 millions de déplacés, alors qu’il fait froid aujourd’hui en Irak.
Mes chers collègues, lorsque j’ai reçu les témoignages, à deux reprises, de ces gens, chrétiens ou yazidis, voire d’autres minorités, je vous assure que j’ai vu dans leur regard s’allumer une lumière quand le traducteur qui m’accompagnait leur indiquait que j’étais Français.
Ces réfugiés n’étaient jamais allés en France, ne savaient d’ailleurs sans doute pas situer notre pays sur une carte du monde, mais, dans leur carte affective intime, la France était pour eux une grande espérance. Je le répète, j’ai vu dans leur regard, par ailleurs marqué par la terreur et par l’effroi, cette lumière s’allumer.
Faisant écho au général de Gaulle, qui a déclaré que la France resterait toujours la voix des hommes qui n’en ont pas, je pense que ces peuples et ces réfugiés, qui n’ont plus rien du tout, attendent de nous que nous puissions mobiliser la communauté européenne.
Car où est l’Europe, mes chers collègues ? Il y a le Royaume-Uni, peut-être un peu l’Allemagne, mais où est l’Union européenne ? Si l’Union ne peut pas, ce que je peux comprendre par ailleurs, prendre les moyens de la force, qu’elle donne au moins les moyens budgétaires nécessaires à cette cause humanitaire !