Intervention de Catherine Morin-Desailly

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 14 janvier 2015 : 1ère réunion
Hommage aux victimes des attentats terroristes

Photo de Catherine Morin-DesaillyCatherine Morin-Desailly, présidente :

Mes chers collègues, il y a une semaine, jour pour jour, quasiment à la même heure, la barbarie frappait en plein Paris. Au total, ce sont trois attaques terroristes qui ont touché la France au plus profond d'elle-même. D'origines diverses, journalistes, dessinateurs, policiers, simples citoyens ciblés pour leur religion, dix-sept de nos compatriotes ont perdu la vie tragiquement ces derniers jours.

En cet instant, au nom de tous, j'ai une pensée émue pour chacun d'entre eux.

Je pense également à tous ceux - familles, proches, collègues et amis - qui ont été cruellement atteints. Je pense aux blessés.

Je pense enfin à tous nos concitoyens qui ont pris part aux marches organisées partout en France, y compris ceux qui n'ont pu directement le faire, samedi et dimanche derniers.

L'importance de ces rassemblements sans précédent, depuis la libération, souligne combien chacun d'entre nous se sent meurtri par ces actes odieux.

En tant que commission de la culture, de l'éducation et de la communication, il nous appartient de réfléchir particulièrement à notre école qui laisse tant de jeunes, dont ces terroristes là, sur le bord du chemin des valeurs républicaines.

« Comment avons-nous pu laisser nos élèves devenir des assassins ? » s'interrogeaient hier dans un article d'un grand quotidien national trois enseignants de Seine-Saint-Denis.

Terrible constat qui nous invite à réaffirmer l'éducation comme la priorité des priorités, l'éducation à la citoyenneté et l'instruction des principes tels que la laïcité, socle du respect de toutes les religions, et de bien vivre ensemble, comme fondamentaux.

Nous sommes amenés à nous poser les bonnes questions. Comment redonner à notre jeunesse paumée, en mal de repères, une nouvelle espérance ?

Jusqu'à mercredi dernier, la violence faite aux journalistes et les atteintes à la liberté de la presse nous paraissaient liées à des conflits armés ou des situations lointaines. À cet égard, en décembre, notre commission de la culture avait organisé avec la commission culture du Conseil de l'Union européenne une journée de réflexion sur la sécurité des journalistes. Mais avec les attentats de Charlie Hebdo, pour la première fois au monde, c'est une rédaction tout entière, au coeur de notre pays, qui a été tragiquement frappée.

À travers cet acte barbare, c'est la liberté d'expression, la liberté de la presse, la culture, la liberté de création qui ont été atteintes.

Notre commission ne peut qu'en être que profondément concernée et vouloir là aussi réaffirmer son intangible attachement à ces libertés. Notre tâche est immense.

Mes chers collègues, je vous propose d'observer quelques instants de recueillement à la mémoire de nos 17 compatriotes victimes du terrorisme.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion