Intervention de Yannick Vaugrenard

Commission des affaires économiques — Réunion du 21 janvier 2015 : 1ère réunion
Audition de M. Henri Malosse président du comité économique et social européen cese

Photo de Yannick VaugrenardYannick Vaugrenard :

Le projet dont nous débattons concerne la transition énergétique. Or, celle-ci n'est pas à proprement parler la préoccupation du nouveau président du Conseil européen, M. Donald Tusk, qui s'attache avant tout à l'indépendance et à la sécurité de l'approvisionnement énergétique. En effet, 70 % du gaz et 93 % du pétrole consommés en Pologne viennent de Russie. Certes, un terminal gazier construit avec l'aide de la Banque européenne de développement permet de réduire la dépendance énergétique et les Polonais se tournent de plus en plus vers l'énergie nucléaire. Pensez-vous que la France soit en bonne position pour aider à la Pologne à conquérir une forme d'indépendance énergétique ? Je soutiens également vos propos lorsque vous évoquez l'importance, pour l'Union européenne, de s'assurer une indépendance énergétique dont bénéficient, en retour, les États-membres à leur échelle nationale. En effet, la France peut avoir comme objectif la transition énergétique tandis que d'autres pays membres de l'Union européenne doivent sécuriser leur approvisionnement, ce qui représente un écueil politique majeur notamment pendant la période instable que nous traversons.

S'agissant de la fracture énergétique, si nous sommes parvenus à construire l'Europe politique et de l'économie, les enquêtes d'opinion témoignent de l'attente des Européens d'une Europe plus sociale et citoyenne qui reste à construire. Lorsque j'étais membre du Parlement européen, de 2005 à 2009, nous insistions, avec mon collègue Robert Navarro, sur cette question cruciale pour la poursuite du processus européen. Cette attente d'une Europe sociale et des solidarités s'est clairement exprimée lors de l'abandon, par la précédente commission, du soutien aux associations caritatives et humanitaires et ce, même si un tel soutien ne relevait pas directement des compétences de l'Union. Selon vous, la politique européenne peut-elle évoluer pour résorber cette fracture énergétique que vous évoquiez dans votre propos ?

Les 315 milliards annoncés par le Président de la Commission européenne, qui reposent sur des financements mixtes, fournissent une occasion unique pour l'Union européenne de s'engager dans un programme de recherche très important pour résoudre les problèmes de stockage des énergies renouvelables. Les États-membres vont-ils s'engager sur cette voie qui nous engage à court et moyen termes ?

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