Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, dans son rapport écrit comme lors de la première phase d’examen de la présente proposition de loi, la commission a exposé sa position. La question posée n’est ni juridique ni technique. Elle est en fait politique, au sens noble du terme.
Cette proposition de loi ne crée ni jour férié, ni jour chômé, ni obligation d’organiser, dans les écoles, des manifestations pédagogiques. Sa portée est avant tout symbolique. C’est une des raisons pour lesquelles la commission n’a pas adopté de texte. Fidèle à la tradition de la Haute Assemblée quant à de telles initiatives sénatoriales, elle préfère laisser les groupes politiques prendre position.
Toutefois, les symboles ont leur force : commémorations, hommages, cérémonies structurent la mémoire collective des sociétés autour de valeurs partagées tout en contribuant à un sentiment d’appartenance commune ou à la promotion de nouveaux idéaux. Les gestes comptent, car ils parlent.
Le tribut payé par les travailleurs humanitaires et les journalistes est très lourd, à l’heure où une guerre totale est engagée contre un terrorisme obscurantiste. Les lâches attentats perpétrés le mois dernier à Paris l’ont illustré avec une force renouvelée, de même que l’odieuse exécution d’un journaliste japonais par Daech, acte que je dénonce avec force dans cet hémicycle.
L’analyse consacrée par la commission à l’inflation commémorative, que la commission Kaspi a dénoncée en 2008, reste pourtant valable. Parmi les journées mondiales, je mentionne derechef celles qui sont dédiées à la radio et à la liberté de presse, aux travailleurs humanitaires, sans oublier, naturellement, la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes, le 2 novembre, et la Journée internationale de la paix, le 21 septembre.
Pour ces raisons, la commission n’a pas adopté la présente proposition de loi.
Néanmoins, à titre personnel, et au nom de la Haute Assemblée tout entière, je tiens à saluer la générosité de cœur et l’élégance d’esprit de Leïla Aïchi.