Monsieur le sénateur, il n’y a évidemment aucun projet d’annulation de la dette contractée, soit directement soit indirectement, par la Grèce auprès de la France.
Cette dette, qui se monte plutôt à 42 milliards d’euros, est constituée, d’une part, d’un prêt bilatéral, d’autre part, des emprunts contractés par la Grèce auprès du Fonds européen de stabilité financière et des aides provenant du FMI. Dans l’ensemble de ces dispositifs, la France apporte évidemment des garanties, même si le FMI fonctionne d’une façon différente. Je vous le rappelle, le FMI n’a jamais annulé aucune dette. S’agissant de l’Union européenne, l’objectif n’est nullement de procéder à une annulation de la dette grecque.
Vous l’avez dit, il s’agit pour nous d’aider la Grèce. Quel qu’eût été le résultat des élections, le nouveau gouvernement aurait demandé à rediscuter des conditions de son partenariat avec l’Union européenne, les plans précédents n’ayant pas été efficaces. Ils sont en effet rejetés non seulement en raison de l’austérité et des conséquences sociales qu’ils entraînent, mais aussi pour leur absence d’efficacité dans le cadre de la réduction de la dette.
Alors que celle-ci devait passer à 120 %, conformément à l’objectif fixé au moment où les programmes ont été convenus avec les précédents gouvernements grecs, elle est passée à 175 %. Une telle évolution est principalement due, je l’ai rappelé, à la baisse de 25 % du PIB. Évidemment, la proportion d’une même masse d’endettement ne peut qu’augmenter si le PIB s’écroule.
Il faut donc à la fois que la Grèce puisse dégager un excédent budgétaire primaire, avant remboursement de sa dette, et qu’elle connaisse une croissance économique. C’est en effet la seule perspective politique qu’on puisse se fixer. Le chômage est aujourd'hui extrêmement élevé, touchant plus de 25 % des actifs et plus de 50 % des jeunes. Les investissements n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant la crise. La Grèce doit donc d’abord régler ses problèmes économiques.
Ainsi, même s’il peut y avoir une discussion sur les délais, la maturité des prêts ou les taux d’intérêt, comme cela avait d’ailleurs déjà été le cas sous les gouvernements précédents, l’annulation de la dette grecque n’est pas à l’ordre du jour.
Vous le savez, il s’agit d’une dette contractée auprès des autres États membres et non pas auprès de banques et du système financier. Ce sont donc les contribuables européens qui auraient, en définitive, à subir les conséquences d’une telle décision, ce que nous ne souhaitons pas. Nous allons donc aider la Grèce à sortir de cette situation de crise.