Intervention de Amiral Edouard Guillaud

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 5 juin 2013 : 1ère réunion
Audition de l'amiral guillaud chef d'état-major des armées

Amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées :

Oui, d'autant plus que s'il y a un problème et que vous battez pavillon français, alors vous pouvez être réquisitionné, ce qui ne sera pas le cas si vous battez un autre pavillon.

S'agissant des 9 000 postes non identifiés, nous voulons éviter la déstructuration qui est contraire à la cohérence. Nous allons y arriver, grâce à des modifications à venir dont nous n'identifions pas encore les gains à l'heure actuelle. C'est un pari sur six ans ! Nos troupes demandent aussi de la visibilité, cela participe de leur moral. On arrive à distinguer les domaines dans lesquels des choses peuvent être faites, et certaines pistes envisagées au départ se sont révélées peu praticables, comme l'externalisation. Autant celle-ci, en matière de maintenance par exemple, est possible en métropole pour les civils, autant c'est inenvisageable en OPEX, sauf à déléguer à des entreprises spécialisées anglo-saxonnes ! Je préfère être maître chez moi, et je vois ici plus d'ennuis potentiels que de gains. Les 9 000 personnes seront vraisemblablement dans l'environnement et le soutien, mais il va être difficile d'écheniller. D'autant plus que l'échenillage augmente les frais fixes, impactant potentiellement nos implantations. Cela a un coût politique, social, humain et local.

Concernant nos projets vus de l'étranger, le Livre blanc a rassuré nos partenaires grâce à l'affichage de nos ambitions. Nous sommes crédibles car notre volonté est pérenne ! Le président du comité militaire de l'Union européenne est français, à la demande de nos partenaires.

Le tableau budgétaire de l'Union européenne n'est pas brillant. Le seul pays qui augmente régulièrement, et qui en plus l'affiche dans sa loi constitutionnelle, est la Pologne. C'est d'autant plus intéressant que la Pologne a une croissance positive.

S'agissant de la dépendance subie remplacée par l'interdépendance consentie, il s'agit effectivement d'une affaire de souveraineté. Certains pays ont fait un choix atlantiste dès 1941, d'autres, du fait de leur histoire ou de leur taille, ont une vision très différente de la nôtre, c'est le cas des pays Baltes. Notre intérêt, je le pense, est de bâtir sur du bilatéral avec les Britanniques. L'Espagne pourrait être intéressante aussi, mais sa situation financière est critique. Il est compliqué de travailler, sur cette question, avec l'Allemagne. La Pologne se tourne vers l'Europe et donne des gages, néanmoins le processus est lent alors qu'il est parfois nécessaire d'agir vite.

J'approuve vos remarques sur le programme 146, d'autant plus qu'il est communément pensé qu'il faut réduire les pouvoirs du CEMA depuis le décret de 2009. En période de restriction budgétaire et de préservation de nos capacités technologiques, c'est plus la base technologique que nos capacités qui est préservée. Je me suis battu nombre de fois pour avoir des équipements simples et abordables, donc je souscris totalement à vos propos.

Enfin, concernant les réserves, le report de la réunion est uniquement une affaire d'agenda ! Néanmoins, il faut reconnaître qu'il est difficile de positionner les réserves, car leur importance est différente selon les armées, et donc les problématiques ne sont pas les mêmes. Une avancée est à souligner : la création d'une unité de cyber-réserve à l'automne dernier, à mi-chemin entre la réserve citoyenne et la réserve opérationnelle.

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