Permettez-moi tout d'abord de vous souhaiter une très cordiale et chaleureuse bienvenue au Sénat devant notre commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
Avec nos collègues Alain Gournac, Joël Guerriau et Jean-Claude Réquier, nous nous sommes rendus à Tripoli du 11 au 13 décembre 2012 dernier. Nous n'avions malheureusement pas pu vous rencontrer à cette époque puisque vous accompagniez le premier ministre M. Ali Zeidan dans la visite qu'il effectuait en Algérie, au Tchad et au Niger. Vous étiez alors ministre de la coopération internationale et vous y avez ajouté au début de cette année le portefeuille des affaires étrangères.
Avant de vous passer la parole et de laisser mes collègues vous questionner, je voulais connaître votre analyse sur deux points :
Le premier concerne la position de votre pays dans son environnement régional et les relations qu'il entretient avec ses voisins, en particulier avec l'Algérie et avec deux pays en crise que sont la Tunisie et l'Égypte. En dehors de ses contacts immédiats avec vos voisins, la Libye est membre de nombreux organes régionaux et est favorable à la relance de l'union du Maghreb arabe.
Elle joue un rôle important dans la communauté des états sahélo-sahariens qu'elle vient de relancer et nous serions intéressés à connaître la position du gouvernement libyen vis-à-vis de notre intervention au Mali. Il est évident que c'est la coopération de tous les états de la région qui devra permettre la réduction puis l'élimination du terrorisme en particulier celui d'AQMI qui constitue à nos yeux le principal adversaire. L'autre grand pôle régional est bien évidemment l'Europe à travers le dialogue 5+5. Je m'adresse là plutôt au ministre de la coopération internationale pour vous demander ce que votre pays attend de l'Europe pour sa reconstruction et son développement. Quelle est en particulier votre position par rapport à l'union pour la Méditerranée ?
Le second point est bien évidemment celui de nos relations bilatérales et je vous demanderai très simplement ce que votre pays attend de la France. Sachez que pour ce qui nous concerne, et comme je l'ai indiqué à nos interlocuteurs et en particulier au président el-Megaryef, le Sénat est prêt à une coopération étroite avec le conseil national général pour l'aider à mettre en place les institutions parlementaires. Notre collègue Michelle Demessine a du reste participé à une première mission parlementaire, conjointement avec l'Assemblée nationale, pour proposer notre aide.
Monsieur le ministre, je vous passe la parole.