M. le président Jean-Louis Carrère - Monsieur le ministre, peut-on s'attendre à des avancées concrètes sur les trois corbeilles ? Je pense aux groupements tactiques qui, depuis leur création, il y a dix ans, n'ont encore jamais été déployés sur le terrain. Je pense aussi au partage et à la mutualisation. Mais comment peut-on parler de partage et de mutualisation, comment peut-on espérer une véritable Europe de la défense tant que les chefs d'État ne consentiront pas à abandonner une partie de leurs prérogatives ? N'est-on pas en train de courir après une chimère ? Pourtant, selon l'Agence européenne de défense, la mutualisation pourrait nous assurer, sur les dix prochaines années, près de deux milliards d'économies sur le spatial militaire, 5,5 milliards sur les véhicules blindés et plus de deux milliards sur les frégates. Ce serait intéressant, en cette période de vaches maigres.
Monsieur le ministre, peut-on s'attendre à des avancées, dans des domaines qui tiennent particulièrement à coeur à la commission du Sénat : ravitaillement en vol, drones, spatial militaire, surveillance maritime ou cybersécurité ?
Je partage l'idée exprimée par Mme la présidente de la commission des affaires étrangères, confortée par certains amis qui se déclarent dans l'opposition. Néanmoins, je m'interroge. Avons-nous vocation à être les mercenaires d'une Europe qui financerait nos actions ? Nous devons réfléchir aux modalités d'un tel financement. Je n'y serais pas hostile, mais je méfie de toute systématisation et je préférerais, monsieur le ministre, que nous nous engagions vers une véritable Europe de la défense.