Intervention de Nicolas Dhuicq

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 11 décembre 2013 : 1ère réunion
Europe de la défense — Audition à l'assemblée nationale de M. Jean-Yves Le drian ministre de la défense

Nicolas Dhuicq, député :

Monsieur le ministre, dans le monde réel, seul le soldat français paie le prix du sang - éventuellement, avec le soldat de Sa Majesté. Dans le monde réel, monsieur le ministre, le couple franco-allemand ne fonctionne plus. L'Allemagne dispose de trois à quatre fois plus de machines-outils que nous. Elle est numéro 1 dans la production de protéines animales et sera numéro 1 dans la production céréalière grâce à la nouvelle politique agricole commune. L'Allemagne devient la première puissance industrielle en armements terrestres en Europe et deviendra la première puissance européenne exportatrice.

Alors, monsieur le ministre, allez-vous renforcer la collaboration des accords de Lancastre ? Car c'est le vrai terme français, pour ceux qui connaissent leur histoire. Allez-vous renforcer un éventuel partenariat stratégique avec la Fédération de Russie pour relancer nos anciennes alliances ? Allez-vous cesser de faire rentrer au sein de l'Union européenne le cheval de Troie que représente le drone Reaper dont vous savez pertinemment que le rayon de virage est insuffisant pour aider nos soldats en combat en zone urbaine, alors que nous possédons un système intérimaire défendu par le général Ract-Madoux ? C'est vital pour nos soldats qui sont au combat pendant que nous parlons. Monsieur le ministre, allez-vous faire cesser les incantations selon lesquelles le prochain appareil de combat ne sera pas français, au détriment de notre dernier industriel national ?

Monsieur le ministre, quand la France va-t-elle enfin faire l'effort nécessaire - au moment où les États-Unis se désengagent - dans sa loi de programmation militaire pour disposer d'un budget lui assurant une vraie défense ? Sans la France, il n'y aura plus de défense européenne. Et comme certains l'ont dit, nous deviendrons une Suède ou une Suisse ouverte à tous les vents de la colonisation !

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