Ma nomination s'inscrit dans mon parcours de serviteur de l'État ; je ne suis ni une élue ni une militante active.
Je souhaite entretenir avec le président du conseil d'administration, quel qu'il soit, une relation sereine fondée sur le dialogue et l'écoute. Ces deux fonctions, et c'est une spécificité de l'agence, sont clairement définies dans les statuts. Il revient au directeur général d'assumer la totalité des pouvoirs de gestion en bonne intelligence avec le conseil d'administration et son président, qui approuvent les actes les plus importants au nombre desquels les orientations stratégiques. Mon idée est d'associer le conseil en amont à la réflexion stratégique en organisant des séminaires ou en formant des comités afin d'éviter les ordres du jour surchargés que l'agence connaît actuellement. Le président joue également un rôle essentiel de représentation avec les partenaires extérieurs à l'institution.
Mon souhait est de surmonter la question difficile des fonds propres de manière non maastrichtienne. Différentes pistes sont envisageables ; elles sont à explorer avec Bercy. En tout cas, ce sujet, que nous voyons venir collectivement depuis longtemps, doit être traité. La somme de 1,3 milliard prélevée à l'AFD ces dix dernières années fait défaut aujourd'hui. L'État a recapitalisé d'autres banques récemment ; s'il a la volonté de maintenir cet outil bilatéral, nous trouverons, j'en suis persuadée, une solution.
L'Afrique reste la priorité de l'agence. Gardons en tête que l'aide aux pays émergents lui bénéficie indirectement puisque nous y intervenons à coups de prêts grâce auxquels l'agence peut couvrir ses coûts et ses risques sans prendre un centime au budget de l'État. En élargissant ses mandats géographiques, l'agence gagne en expertise, en taille et en crédibilité pour peser sur les questions environnementales - une question d'importance pour les pays sahéliens -, par exemple en finançant dix experts de réputation internationale qui travaillent aussi bien avec l'Afrique que l'Asie. Ces mandats, loin d'être exclusifs, sont complémentaires. Dans les pays émergents, nous cherchons à influer sur le modèle de croissance. La Chine n'a pas besoin de financements pour lutter contre la pauvreté ; notre souci est de créer des partenariats stratégiques avec elle sur des secteurs prioritaires pour la France. Nous devons à cette agrégation d'influences d'être l'une des rares agences bilatérales admise à la table du Fonds vert. Cela dit, les contraintes budgétaires nous obligent à un travail de sélection. La réflexion est en cours. Pour autant, une liste est toujours difficile à réduire...