Merci du soutien de votre commission au FEXTE. Vous avez raison de parler d'amorçage : la question du renouvellement des crédits se posera rapidement.
Ne soyons pas naïfs : il y a parfois des tensions entre les objectifs de lutte contre le changement climatique et contre la pauvreté même si les deux agendas n'en forment qu'un seul au bout du compte. On ne se trompe pas quand on aide une ville côtière à se développer en tenant compte du niveau de la mer dans cinquante ans. En revanche, sur les questions d'énergie, il faut parfois arbitrer entre le court et le moyen terme. À mon sens, puisque la France participe au financement de l'aide multilatérale, elle peut conduire une politique bilatérale très démonstrative, qui affirme la priorité du développement durable. Tout est question d'équilibre. Ainsi, la France a fait le choix de ne pas financer du charbon sans captage ni stockage ; Si d'autres bailleurs comme la Banque africaine ou la Banque mondiale le font, c'est un partage des rôles. Les grandes coopératives mondiales, par exemple, financent des projets de charbon propre ; la France, qui y participe, peut donc refuser de le faire. Ce serait différent si nous avions affaire à d'autres bailleurs qui financeraient du charbon sale, comme la Chine. Nous ne devrions pas avoir trop de peine à remplir l'objectif fixé par le Cicid : le ratio de projets ayant un co-bénéfice climat était de 48% l'an dernier, il sera probablement égal cette année. De plus, ces projets ne sont pas seulement d'atténuation, mais aussi d'adaptation au changement climatique. Surtout, cela ne nous empêche absolument pas de financer des projets de développement de l'énergie en Afrique, qui en a bien besoin.