Intervention de Anne Paugam

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 31 octobre 2013 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2014 — Audition de Mme Anne Paugam directrice générale de l'agence française de développement programme 209 « solidarité à l'égard des pays en développement » de la mission aide publique au développement

Anne Paugam, directrice générale de l'AFD :

Nous discuterons des priorités géographiques lors de la négociation du contrat d'objectifs et de moyens avec la direction générale du Trésor et le ministère des affaires étrangères. Travailler dans d'autres géographies que l'Afrique et la Méditerranée, c'est permettre à la France d'avoir plus d'impacts sur les dynamiques de développement de nos partenaires. Nous le faisons en couvrant nos frais, y compris le salaire des collaborateurs que nous recrutons pour gérer cette activité. Nous gagnons en expertise et contribuons à l'influence française dans ces géographies. Pourquoi s'en priver ?

Notre modèle économique est complexe, et donc souvent mal compris. Cela explique les décalages que l'on constate parfois avec des approches administratives, qui consistent par exemple à dire : « l'État réduisant la voilure, tout le monde doit faire de même ». C'est mal comprendre le modèle économique de l'Agence, qui permet à l'Etat français d'accroitre son influence à peu de frais. Pour progresser hors de nos zones traditionnelles d'intervention et maximiser l'influence française, nous aurions besoin de quelques ETP supplémentaires à terme, malgré la recherche de tous les gains de productivité possibles. Il est impossible de faire plus à moyens constants : à un moment donné, il faudra choisir...

Trois scénarios pour 2016 en termes d'activité étaient envisagés dans le Plan d'orientation stratégique : 8 milliards, 10 milliards ou 12 milliards. Je défends, moi, une version plus modeste : 9,5 milliards avec une progression par palier de 500 millions par an. Nous aurions ainsi de quoi débloquer la situation au Maroc, en Tunisie, au Vietnam ou en Afrique du Sud, et couvrir un peu plus de géographies. De toute façon, la question des fonds propres se posera à moyen terme. L'AFD, qui prête à horizon de 30 ans, est comme un paquebot : les choix faits il y a dix ans dessinent les grands équilibres économiques d'aujourd'hui.

Une précision sur nos géographies : puisque le Cicid fixe le principe d'une intervention de l'agence dans tous les pays en développement, notre déploiement est encadré. Si nous voulions agir en Birmanie, où on pourrait passer des dons aux prêts, il faudrait obtenir l'accord de nos autorités de tutelle.

Le calendrier entre la loi et la convention d'objectifs et de moyens dépend du Gouvernement. Quoi qu'il en soit, vous avez raison : la loi prime sur le contrat.

Nous menons déjà une politique d'évaluation pays par pays et secteur par secteur. À nous de mieux communiquer. Peut-être pourrions-nous revoir la composition de notre comité d'évaluation, que notre conseil d'administration a créé, pour y accueillir des parlementaires. Ou alors, on pourrait imaginer que notre responsable de l'évaluation vienne devant le Parlement une fois par an.

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