Intervention de Jean-Louis Carrère

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 18 juillet 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Bernard Cazeneuve ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères chargé des affaires européennes

Photo de Jean-Louis CarrèreJean-Louis Carrère, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées :

Monsieur le Ministre, Monsieur le Président, mes chers collègues. Avec le président de la commission des affaires européennes, Simon Sutour, et l'ensemble de nos collègues, je suis très heureux de vous accueillir au Palais du Luxembourg pour cette réunion commune de la commission des affaires étrangères et de la défense et de la commission des affaires européennes du Sénat consacrée aux grands sujets d'actualité de l'Union européenne.

Le principal sujet d'actualité reste bien évidemment les derniers développements concernant la crise de la zone euro et la mise en oeuvre des décisions adoptées lors du dernier Conseil européen des 28 et 29 juin, notamment en ce qui concerne le Pacte sur la croissance et l'emploi, qui a été adopté à l'initiative du Président de la République François Hollande.

Le président Simon Sutour et les membres de sa commission, qui suivent de très près ces sujets, auront certainement beaucoup de questions à vous poser sur ce point.

Pour ma part, je souhaiterais vous interroger sur trois sujets qui concernent la politique étrangère et la défense, sujets qui relèvent directement de notre commission, ainsi que les valeurs qui fondent la construction européenne.

Première question : l'Union européenne a t elle une politique étrangère ?

Malgré les avancées du traité de Lisbonne, l'Union européenne peine encore à faire entendre sa voix sur la scène internationale. Qu'il s'agisse de la crise syrienne, de la situation préoccupante au Sahel et au Mali ou encore du blocage de processus de paix au Proche Orient, l'Union européenne semble singulièrement absente.

Permettez moi, Monsieur le Ministre, de vous poser une question franche et directe : mais que fait la Haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Ashton ? Comment faire en sorte que la politique étrangère de l'Union européenne soit plus cohérente, plus lisible et plus efficace ? Comment pouvons nous envisager d'avancer dans la construction européenne dans ce vide incarné ?

Ma deuxième question porte sur l'Europe de la défense, ou, plus exactement, la défense de l'Europe.

Le Président de la République a indiqué, à plusieurs reprises, qu'il souhaitait une relance de la défense européenne. Cela figure notamment dans la lettre de mission qu'il vient d'adresser à M. Jean Marie Guehenno, au sujet de l'élaboration du nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale.

Avant même l'élection de François Hollande à la présidence de la République, notre commission avait eu des entretiens très positifs à ce sujet, tant avec nos collègues britanniques, qu'avec nos collègues allemands du Bundestag. J'ai également eu des contacts encourageants avec des parlementaires italiens et espagnols, et le sentiment que je retire de ces entretiens est qu'il existe chez nos grands partenaires européens, une forte attente à l'égard de l'Europe en matière de défense, il est vrai un peu moins forte chez nos amis britanniques.

Je souhaiterais donc savoir quelles initiatives concrètes sont envisagées par le gouvernement pour relancer la défense de l'Europe.

Enfin, permettez moi de vous faire part de nos inquiétudes au sujet de l'évolution de la situation politique dans certains nouveaux Etats membres.

Je pense en particulier à la crise politique actuelle en Roumanie et à la situation politique en Hongrie.

Face à ces manifestations, qui violent l'esprit et la lettre des traités européens et qui illustrent la montée du populisme en Europe comment expliquer, Monsieur le Ministre, la discrétion des institutions européennes ? Ne serait-il pas souhaitable de rappeler à certains dirigeants européens tentés par le populisme qu'avant d'être un « grand marché », l'Europe est d'abord un « destin commun » et d'insister sur les valeurs qui fondent la construction européenne ?

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