Intervention de Christian Cambon

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 10 octobre 2012 : 1ère réunion
Situation en syrie — Audition de se. M. Alexandre Orlov ambassadeur de la fédération de russie

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Il y a en Russie quinze pour cent de musulmans et huit Républiques qui portent le nom de peuples à majorité musulmane. Quelle est la part de la politique intérieure russe dans la position de la Russie ? Par ailleurs, est-ce que nous ne sommes pas en train de toucher le fond en termes d'utilité pour le CSNU ? Nous comprenons bien les traces laissées par l'intervention en Libye, mais tout de même, l'affaire syrienne est un échec invraisemblable de l'Onu.

S. Exc. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie - Vous avez tout à fait raison de souligner l'importance des musulmans dans notre pays. Mais depuis la fin des conflits qui ont duré du XIVème au XVIème siècle, et à l'issue desquels soit dit en passant il y a un peu de sang mongol dans tout citoyen russe, on peut dire que nous avons toujours vécu en paix avec les peuples musulmans, mais pas bien sûr avec les extrémistes et les terroristes. Il me revient en mémoire la rencontre entre François Fillon et Vladimir Poutine en 2010. L'analyse que faisait Vladimir Poutine était que la menace des islamistes fondamentalistes ne s'arrêterait pas. Vous ne vous souvenez pas de votre guerre d'Algérie, mais nous nous souvenons bien de notre guerre de Tchétchénie. La Syrie c'est, en quelque sorte, notre frontière. Nous ne voulons pas retrouver des armes dans le Caucase. Donc pour répondre directement à votre question, nous n'avons pas peur que le monde russe musulman s'enflamme, mais nous ne voulons pas importer des armes et des terroristes dans le Caucase. Personne n'a envie que cela recommence en Tchétchénie.

Le CSNU fonctionne bien. Aujourd'hui ce sont les Russes qui exercent leur droit de véto. Mais les Américains le font depuis des années, chaque fois que l'on évoque le conflit israélo-palestinien. Le vrai problème est celui de la gouvernance mondiale qui a été conçue au sortir de la seconde guerre mondiale et qui ne correspond plus aux réalités du monde actuel. Il faut la revoir. Mais on ne peut pas la revoir tant qu'on ne se fait pas confiance.

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