Un mot sur la dissuasion nucléaire iranienne. Nous avons tous signé le traité sur la non prolifération (TNP). Si nous voulons préserver ce traité, il faut faire en sorte que ceux qui l'ont signé le respectent. Alors c'est vrai, certains pays non signataires sont dotés de l'arme : l'Inde, le Pakistan et Israël, sans compter le cas particulier de la Corée du Nord. Vous avez établi un parallèle entre la Syrie et la fin de l'URSS. L'URSS soutenait les régimes nationalistes arabes. Or ces révolutions qui se disent démocratiques, amènent sur le devant de la scène des gens qui le sont moins. Comment faire en sorte que les révolutions restent dans le champ démocratique ?
S. Exc. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie - Je vais être plus clair : nous sommes contre le fait que l'Iran devienne une puissance militaire nucléaire. Nous sommes pour le maintien du TNP. Sur les révolutions arabes, elles ont surpris tout le monde. Mais c'est le propre des révolutions. Les gens au départ se sont révoltés pour des raisons économiques et sociales et pour avoir leur liberté. C'étaient de vraies révolutions. En Egypte, il y a eu confrontation entre le modèle républicain et le modèle monarchique. Le régime était républicain en apparence, mais monarchique en réalité. Où ce mouvement va s'arrêter ? Tous les pays sont concernés, y compris l'Algérie, y compris l'Arabie Saoudite. Quelle attitude devons-nous adopter ? Nous pensons que si les Etats extérieurs s'en mêlent, cela sera une véritable catastrophe. Il faut les laisser faire et surtout ne pas essayer de soutenir l'une ou l'autre force.