L'offre d'enseignement supérieur et de recherche de qualité a pris une dimension internationale dont les premiers partenaires sont les pays émergents qui ont des besoins croissants en matière de formation, afin de doter leurs économies des cadres nécessaires à son développement.
Le présent accord a été motivé par la volonté française de démontrer son expertise en matière de recherche et d'enseignement supérieur, et par la volonté vietnamienne de transformer son système universitaire grâce à la création d'un établissement universitaire pilote au Vietnam.
Signé à Hanoï, le 12 novembre 2009 entre la France et le Vietnam, ce texte porte sur la création et le développement de l'Université des sciences et des technologies d'Hanoï (USTH).
La stratégie de développement socioéconomique du gouvernement vise à faire émerger en 2020 un Vietnam industriel. Cet objectif suppose la formation de jeunes cadres qualifiés, qui constitueront le socle d'une modernisation institutionnelle.
Le modèle soviétique, qui a prévalu depuis les années 1950 dans l'organisation de l'enseignement supérieur, a produit des résultats tangibles. Mais le Vietnam souhaite aujourd'hui diversifier ses approches dans ce domaine.
A partir de 1975, le pays s'est donc progressivement ouvert à de nouvelles coopérations avec des pays situés à l'extérieur du bloc de l'Est. La politique de renouveau économique a permis d'entreprendre l'adaptation du système aux enjeux de l'éducation et de la formation des ressources humaines. Le nombre total d'étudiants est ainsi passé de trente cinq mille en 1991 à près d'un million en 2001, et à plus de 2 millions en 2011.
Le modèle soviétique séparait enseignement supérieur et recherche : un réseau d'institutions de recherche a ainsi été établi dans tout le pays, sans lien avec celui des établissements d'enseignement supérieur. Consciente du handicap que représente ce cloisonnement pour la formation supérieure, l'administration vietnamienne a annoncé plusieurs projets de réforme destinés à faciliter la « formation par et pour la recherche ».
Le réseau des universités a été étendu et renforcé. A côté des universités publiques (113 en 2010), existe un certain nombre d'établissements privés (50 universités et 30 écoles techniques en 2010), où les frais de scolarité sont beaucoup plus élevés : de 2 000 à 5 000 dollars par an, contre 120 dollars en moyenne pour le public. Ces établissements privés accueillaient 15 % des étudiants en 2010.
Le principal atout du système vietnamien d'enseignement supérieur réside dans sa capacité à produire une élite, en particulier dans le domaine des sciences de l'ingénieur.
Pour moderniser l'organisation de sa recherche, le Vietnam a conclu des partenariats avec les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne.
Une université germano-vietnamienne a ouvert ses portes en 2009, et propose des enseignements en sciences de l'ingénieur.
La France met l'accent sur l'appui à la recherche pour offrir la possibilité aux étudiants de poursuivre en thèse. Une stratégie de formation de doctorants a été établie, pour garantir la qualité des futurs enseignants et chercheurs de l'USTH, les sensibiliser à la culture et à la manière de fonctionner françaises.
L'université de sciences et de technologies de Hanoï (USTH) a comme priorités la formation, la recherche et les entreprises qui forment un continuum dans la formation des étudiants. Ceux-ci sont encadrés par des enseignants-chercheurs, et les programmes sont appuyés sur la recherche scientifique.
La scolarité s'effectue en anglais, avec une introduction à la langue et à la culture françaises ; cet enseignement ouvre donc sur un profil international, point crucial au Vietnam. La multiplication des investissements étrangers et l'implantation de nombreuses firmes étrangères font de la capacité à évoluer dans un environnement international une condition nécessaire de la recherche d'emploi, y compris au sein des entreprises vietnamiennes qui collaborent de façon croissante avec des entreprises étrangères.
La première promotion de diplômés de l'USTH est sortie en 2012 ; des entreprises françaises sont d'ores et déjà intéressées par le profil de ces étudiants, comme la Compagnie Nationale du Rhône, ST Microelectronics, EADS ou le cabinet de consultants ASCONIT.
Cet accord s'inscrit dans une coopération bilatérale déjà dense en matière scientifique et universitaire.
Cet accord complète les réalisations de la coopération scientifique et universitaire de la France au Vietnam, marquée par le dynamisme de nombreux partenariats. Plusieurs organismes de recherche sont implantés au Vietnam : le CNRS (centre national de la recherche scientifique), l'IRD (institut de recherche pour le développement), le CIRAD (centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), l'Institut Pasteur et l'EFEO (école française d'extrême orient). Les échanges bilatéraux entre universités françaises et vietnamiennes ont conduit à près de 200 accords cadre de mobilité d'étudiants et d'enseignants.
La France s'engage à prendre en charge la formation et la couverture sociale de 400 enseignants-chercheurs sur 10 ans, à soutenir l'ingénierie du projet et apporter l'assistance technique à l'USTH, et à participer à la formation en gestion et management du système universitaire des cadres de l'USTH.
Je ne peux donc que vous recommander d'adopter ce texte, qui traduit l'engagement des deux gouvernements de créer au Vietnam une université de niveau international, et vous recommande de prévoir son examen en séance publique en forme simplifiée.