Intervention de Samir Aita

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 24 avril 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Samir Aita rédacteur en chef du monde diplomatique éditions arabes et membre du forum démocratique syrien sur la situation en syrie

Samir Aita :

Oui. Il y a des milices « Shabiha » confessionnelles. Elles ont existé avant les événements et ont leur propre logique. De l'autre côté, les puissances extérieures (Qatar, Arabie Saoudite, etc.) qui ont poussé à la création du commandement militaire de l'ALS ont refusé la présence des politiques de la Coalition. On aboutit à un commandement militaire sans direction politique. Et d'ailleurs ce commandement ne contrôle qu'une partie infime des combattants. Cela parce que dès le départ, l'opposition syrienne a été manipulée par toutes sortes de puissances étrangères. Le Conseil national syrien (CNS), créé par une alliance Qatar-Turquie-France, a réintroduit les Frères musulmans, absents de la scène politique syrienne depuis les événements de 1979-1982, et leur a laissé prendre un poids considérable, comme ils le font d'habitude, en contrôlant l'aide humanitaire. Le rejet populaire de ce Conseil après un an d'existence a conduit à la création de la « Coalition Nationale des Forces de l'Opposition et de la Révolution », qui n'a pas réussi à unir l'opposition politique, ni à donner une direction politique à la branche armée. Son Président a cependant fait preuve de leadership appelant à une solution politique, contre l'avis même des membres de la Coalition. Il vient toutefois de démissionner avec grand fracas, lors de la réunion des « amis de la Syrie », samedi dernier à Istanbul, afin de dénoncer les ingérences étrangères. La Coalition s'est engagée depuis lors dans un processus de recomposition-décomposition, dont l'enjeu est un équilibrage des rôles entre un pôle démocrate, dirigé par Michel Kilo et un autre dominé par des Frères musulmans soutenus par le Qatar.

Je pense que c'est un Etat qui soutient les milices djihadistes et en particulier Al Nosra. Leurs combattants sont très bien équipés, très bien entraînés et très bien financés. Ils perçoivent des soldes mensuelles importantes. Leurs commandants ne se préoccupent du reste pas des objectifs militaires mineurs et prennent directement à partie les bases militaires du régime, grâce à des armes lourdes. Ils ont une direction politico-militaire. Seul un Etat peut être derrière cela.

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