Afin d'imposer les Frères musulmans en Syrie et de casser le lien avec l'Iran. La charte du CNS a indiqué dès le départ qu'ils veulent gouverner seuls la Syrie après la chute du régime, mettant de côté même les figures historiques de l'opposition qui ont passé des années en prison. Cela a engendré des divisions profondes dans l'opposition. Le Qatar, la Turquie et la France, ont soutenu à fond ce CNS. Et on a mis presqu'un an pour en refaire l'unité autour d'un « pacte national » commun et « d'un programme pour la période de transition », signé en juillet 2012 sous l'égide de la Ligue Arabe. Ces documents prévoient une Syrie future de l'égalité dans la citoyenneté, donc séculière. Les Frères musulmans ont signé. Mais ils ont refusé, avec l'appui du Qatar, de la Turquie et de la France, la création d'une structure commune sur ces bases communes. Et la Coalition reste toujours sans programme politique.
Depuis le début de ce conflit, la France a été un acteur actif, très impliqué dans le dossier jusque et y compris dans le détail des luttes internes. Son implication n'a pas changé de nature, ni d'orientation entre les présidences de M. Nicolas Sarkozy et celle de M. François Hollande. La création et la reconnaissance du CNS ont été calquées sur l'exemple libyen. Les efforts menés pour réunir l'opposition autour d'un pacte national et d'un programme de transition en juillet 2012 sous l'égide de la Ligue arabe, ont été justement cassés par la réception à l'Elysée des dirigeants du CNS leur demandant de former seuls un gouvernement que la France reconnaîtrait. Cette implication est aujourd'hui susceptible d'être mise à l'épreuve dans le conflit déclaré sur le futur de la Syrie entre l'Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis d'une part, et le Qatar de l'autre.
Une nouvelle orientation de la politique française est souhaitable. Son but principal devrait être de soutenir la mission de l'émissaire onusien Lakhdar Brahimi, avant que celui-ci ne démissionne et abandonne le conflit syrien à son triste sort.