Intervention de Samir Aita

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 24 avril 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Samir Aita rédacteur en chef du monde diplomatique éditions arabes et membre du forum démocratique syrien sur la situation en syrie

Samir Aita :

Si vous voulez vraiment aider l'Armée syrienne libre, faites pression sur les Turcs pour qu'ils libèrent les officiers syriens qui ont fait défection pour ne pas tirer sur leur peuple et qui sont actuellement assignés à résidence en Turquie. Faites pression pour que les commandements militaire et politique soit uniques. La résistance française pendant la seconde guerre mondiale était organisée et armée. Mais le politique dominait sur le militaire. Or dans le cas syrien, il y a une séparation catastrophique entre le militaire et le politique.

La France s'est impliquée considérablement dans ce conflit, en s'alliant dès le départ aux vues qataries et turques. J'aurais préféré une France qui soit essentiellement un appui aux missions des Nations unies et de son émissaire « Alakhdar Ibrahimi ». Aujourd'hui la France est une partie du problème, alors qu'elle aurait dû être le pivot d'une solution. Elle s'est mise dès le départ dans le camp d'une certaine opposition, au lieu de soutenir les démocrates. Or si un pays comme la France n'est pas le soutien de la démocratie, de la laïcité et de la citoyenneté, qui va l'être ? La Syrie a été créée sur la base du leitmotiv « la religion est pour Dieu, la patrie est pour tous ». Le sens d'appartenir au pays est la citoyenneté et non l'équilibre entre les communautés, comme au Liban. Aujourd'hui, ce « socle fondateur » est en train d'être cassé par tous, par Bachar Assad et par certaines puissances opposées à lui. S'il disparaît, l'extrémisme gagnera pour longtemps, et la France aura sa part de responsabilité.

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