Le prépositionnement et les Opex perdront 1 100 personnes d'ici à 2019. Quelle sera la part de l'armée de terre ? Pourrez-vous préserver la rotation existante ou devrez-vous maintenir les hommes sur le terrain plus longtemps ? Les journaux se sont fait l'écho de restrictions entraînant une floraison de vente de surplus. La fameuse opération des casques est-elle anecdotique ou faut-il s'en inquiéter ?
Général Bertrand Ract-Madoux, chef d'état-major de l'armée de terre. - Nous ne pouvons dégager ces 15 millions, sinon, nous l'aurions fait. L'objectif de 83 jours de préparation opérationnelle n'a été atteint qu'en prélevant sur d'autres lignes budgétaires - entretien programmé, équipements de cohérence... Nous avons un vrai problème de sous-dotation sur les activités de fonctionnement, qui n'est pas sans impact sur l'opérationnel. Les 7 % d'augmentation sur l'entretien programmé de matériel représentent 50 millions, à mettre en regard des 160 encore bloqués dans le budget 2013... Pour entretenir nos équipements rentrants, d'Afghanistan notamment, il nous faut 24 millions par an. A force d'additionner les économies, nous n'avons plus de souplesse.
Nous devons étaler les dissolutions de régiments, difficiles à gérer pour nous, difficiles à vivre pour les soldats. Dans chaque cas, nous nous déplaçons, accompagnés du « père de l'arme » en question, du commandant de brigade et du directeur des ressources humaines. Dès la première annonce, nous nous efforçons de rassurer les hommes sur leur avenir, en mettant en oeuvre une politique de mutations préférentielles. A Commercy, dans la Meuse, dissous en 2013, personne n'a été laissé sur le côté, personnel civil compris. Certains ont été replacés à Verdun et à Etain, d'autres dans des garnisons répondant à leur spécialité ou à leur choix. La difficulté est que nos hommes s'attachent à leur garnison. A Carpiagne, des familles seront touchées, et parmi celles du 1er REC, qui sera déplacé en 2014, 400 sont propriétaires dans la région d'Orange. Nous manquons de crédits pour gérer la mobilité du personnel liée à ces restructurations.