Intervention de Hubert Védrine

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 27 novembre 2012 : 1ère réunion
Place de la france dans l'otan et perspectives de l'europe de la défense — Audition de M. Hubert Védrine

Hubert Védrine :

Comme je n'attends pas grand-chose de ce que l'on pourra faire à vingt-sept en matière de défense, et qu'il n'y a pas beaucoup de pays sérieux en ce domaine, en théorie il n'y a pas mieux qu'agréger les capacités technologiques de la France, de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne. Comment faut-il faire dans le détail ? Je ne sais pas. Il y a certainement des intérêts industriels à ménager. Mais dans ses grandes lignes, j'ai trouvé que le projet était extrêmement intéressant. J'ai donc été troublé par le fait que l'Allemagne l'ait torpillé aussi brutalement - ça reviendra peut-être - pour des raisons à la fois obscures et peu convaincantes. S'agit-il de nationalisme industriel ? S'agit-il tout simplement du fait que la chancelière allemande ait été exaspérée par le président d'EADS ? Du souci de préserver les emplois en Allemagne et à Munich ? Est-ce aussi le fait qu'il y ait un pacifisme ambiant en Allemagne qui ait amené la chancelière à penser qu'il serait bon pour elle, en une année électorale, de ne pas associer son nom à une grande initiative en matière de défense, alors que la force économique de l'Allemagne est largement suffisante ? Faut-il y voir l'influence du ministre des affaires étrangères Guido Vestervelle ?

En théorie, le projet était excellent, à condition de ménager tous les intérêts, mais pour cela il eût fallu négocier plus longtemps et ne pas tuer le projet dans l'oeuf.

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